France

Un jeune de 19 ans condamné à 13 mois de prison ferme pour apologie du terrorisme

Le tribunal judiciaire de Lille a condamné à 13 mois de prison ferme et 12 mois de sursis probatoire un jeune homme de 19 ans qui avait glorifié des auteurs d'attentat et fait «l'éloge de la mort en martyr» sur les réseaux sociaux.

Un jeune de 19 ans a été condamné le 7 septembre à Lille à 13 mois de prison ferme  et 12 mois de sursis probatoire pour «apologie du terrorisme» et «provocation à commettre un acte de terrorisme» sur Twitter sur une période de plus d'un an.

Le tribunal judiciaire l'a également déclaré coupable d'avoir détenu et transporté plusieurs armes de «catégorie D» (en vente libre), sans motif légitime, dont des pistolets de calibre 4,5 mm, un pistolet à plomb, une matraque télescopique, diverses munitions ou encore une arbalète de chasse.

La présidente Karine Dosio a par ajouté que la justice avait aussi découvert lors des perquisitions deux plaques d'immatriculation usurpées et des cagoules dans son véhicule, ainsi que plusieurs livres défendant une «vision extrémiste de l'islam». Ilies Z., lycéen en bac pro lors des faits, sans casier judiciaire, avait été arrêté en juillet dans la métropole lilloise et placé en détention provisoire.

Glorification de terroristes, justification de l’assassinat de Samuel Paty…

La justice lui reproche 22 tweets publiés entre avril 2020 et mai 2021 qui faisaient l'apologie d'actes de terrorisme commis en France et à l'étranger, notamment revendiqués par le groupe Etat islamique, «glorifiaient» des auteurs d'attentat ou faisaient «l'éloge de la mort en martyr».

Il a notamment relayé des vidéos de propagande appelant au djihad, par les voix de Fabien Clain – identifié comme l'homme qui a enregistré le message audio revendiquant les attentats du 13-Novembre – ou Adrien Guihal, également connu comme porte-parole de l'organisation terroriste.

Dans certains messages, il appelait aussi à «aller sur le terrain pour libérer les frères» ou considérait des attentats de l'EI comme des «représailles» aux bombardements français. La représentante du parquet Anaïs Zerri a par ailleurs rappelé que le prévenu justifiait encore l'assassinat du professeur Samuel Paty, «comparant le meurtrier à un compagnon du prophète».

Le prévenu réfute toute intention de passer à l'acte

«Au moment des faits, vous êtes bien imprégné [...] On a l'impression que vous êtes en train de réfléchir à quelque chose, un passage à l'acte peut-être», a lancé Anaïs Zerri. L'expert psychologue décrit par ailleurs le prévenu comme «d'un niveau intellectuel légèrement supérieur à la moyenne», mais «dénué d'empathie», «ce qui interroge sur la sincérité». 

«Je regrette, [...] je ne me rendais pas compte», s'est défendu Ilies Z. «[Au printemps 2020], il y a eu le confinement, [...] j'étais retranché chez moi, tout le temps sur mon téléphone, j'ai pu être influencé par des personnes», s'est-il justifié, assurant avoir été emporté par «l'effet de groupe» mais sans avoir l'intention de passer à l'acte.

Son avocat, maître Nicolas Vanden Bossche, estime que «s'il y avait le moindre élément laissant penser qu'il préparait quelque chose, ce dossier ne serait pas» traité par cette juridiction. 

Il a appelé à «éviter» son retour en prison et réclamé un suivi psychologique et socio-judiciaire par un organisme spécialisé, en vue d'un «retour à la vie normale».