Un long reportage du Monde sur l'affaire Shaïna publié le 5 septembre a provoqué plusieurs réactions politiques pointant du doigt la barbarie du meurtre de cette adolescente de 15 ans en octobre 2019 à Creil, dans l'Oise. L'auteur présumé des faits, toujours en détention provisoire, va être renvoyé devant la cour d'assises des mineurs du département après décision du juge d'instruction, ce dont son avocat a fait appel.
Shaïna a été poignardée et brûlée vive alors qu'elle était enceinte de son présumé meurtrier, qui n'aurait pas assumé cette relation ni le fait d'avoir un enfant avec elle. En 2017, la jeune femme avait également subi un viol collectif initié par son petit ami de l'époque, qui l'avait roué de coups deux ans plus tard en compagnie de complices au motif qu'elle avait porté plainte.
L'affaire de la jeune Shaïna [...] révèle la talibanisation de certains quartiers de notre pays
Ce fait divers avait provoqué une marche blanche à Creil fin 2019. Le renvoi récent de l'auteur présumé du meurtre devant la cour d'assises des mineurs révélé par Le Monde et confirmé par France 3 a poussé plusieurs responsables politiques à revenir sur l'affaire, pour dresser un parallèle avec la prise de pouvoir des Taliban en Afghanistan, synonyme de restrictions des droits des femmes.
«Qu'on en ait aussi peu parlé en dit long sur l'état de notre pays. S'indigner à propos de l’Afghanistan, c'est bien. Mais lutter contre nos Taliban de l'intérieur me semble tout aussi vital», a écrit le 5 septembre le président LR d'Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez. Pour sa collègue LR Valérie Boyer, l'histoire de Shaïna montre que «les barbares sont en France».
«Tout, dans l'affaire de la jeune Shaïna violée, agressée puis brûlée vive à Creil, révèle la talibanisation de certains quartiers de notre pays. L'immigration de masse a pour corollaires le communautarisme et le recul terrifiant des droit des femmes», a réagi de son côté Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national et candidate à la présidentielle 2022.
Le sénateur RN Stéphane Ravier a également jugé que «quand on fait venir des immigrés par millions, on fait aussi venir leurs mœurs, avec un résultat inévitable : la talibanisation de la France».
L'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls a écrit : «ce n'est pas en Afghanistan, c'est à Creil, en France, en 2019», qualifiant le récit du Monde d'«insoutenable». La sénatrice PS et ancienne ministre Laurence Rossignol a estimé que l'affaire montre «combien le sexisme et la haine des femmes libres sont criminels».