France

Hapsatou Sy annonce son départ du groupe Canal+, qu'elle accuse de relayer des «thèses extrêmes»

La chroniqueuse accuse le groupe de Vincent Bolloré de se «compromettre avec [une] tendance qui va à l'encontre de la philosophie d'ouverture et de tolérance», en soutenant notamment Eric Zemmour avec qui elle avait eu une altercation en 2018.

Le 31 août, la chroniqueuse Hapsatou Sy, qui officie sur C8 et est présente depuis 2017 sur Canal+ Afrique, a annoncé dans un texte publié sur les réseaux sociaux sa démission de «toute fonction» au sein du groupe télévisé qu'elle accuse de soutenir Eric Zemmour et d'être le relais de «thèses extrêmes». Le groupe n'a pas réagi dans l'immédiat.

«Depuis maintenant deux ans, je dois affronter des procédures judiciaires contre Eric Zemmour largement soutenu par le groupe [...] et dont le procès aura lieu en septembre 2022, ainsi que deux procès intentés par Thierry Ardisson et dont la prochaine date est ce mois-ci», affirme la présentatrice du magazine télévisé «Enquête d'Afrique» pour justifier sa décision.

«Je me rends compte de jour en jour que la chaîne est devenue une caisse de résonance des thèses extrêmes à l'opposé de mes valeurs et de celles de la majorité des Français», insiste-t-elle dans son texte, avant de poursuivre comme suit : «Je n'arrive d'ailleurs pas à comprendre le fait qu'un groupe comme celui de Bolloré fortement enraciné dans le paysage économique africain continue de se compromettre avec cette tendance qui va à l'encontre de la philosophie d'ouverture et de tolérance du groupe». «A ceux qui penseront ma décision tardive, il y a des raisons à tout cela», conclut de façon énigmatique la femme de 40 ans.

Le 16 septembre 2018, sur le plateau de l'émission Les Terriens du dimanche sur C8, le journaliste Eric Zemmour avait déclaré que le prénom Corinne «irait très bien» à Hapsatou Sy, après avoir affirmé que son prénom d'origine africaine était «une insulte à la France», et que la mère de la jeune femme avait «eu tort» de l'appeler ainsi. Hapsatou Sy lui avait répondu par une plainte pour «injure raciste».