Auprès de l'AFP, le maire de Grenoble et candidat à la primaire d'Europe écologie Les Verts (EELV) Eric Piolle a regretté le 26 août que la stratégie du président de la République «manque de vision» pour relancer l'économie. Pis, à ses yeux Emmanuel Macron gère l'économie «comme un banquier». Selon l'écologiste, le chef de l'Etat crée en effet de la précarité avec la réforme à venir de l'assurance chômage et avec celle du droit du travail.
Eric Piolle a pris l'exemple de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), dont «la baisse des deux tiers va bénéficier à 3% des entreprises» seulement, selon lui. Le chef d'Etat «engraisse les rentiers comme un banquier», a-t-il lancé, évoquant également la fin du «quoi qu'il en coûte» récemment annoncée par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
L'édile EELV a aussi vilipendé, auprès de l'AFP, un plan de relance qui «réoriente extrêmement peu» vers une économie verte, d'où selon lui le «besoin d'un président écologiste».
Enfin, le maire grenoblois a défendu auprès de l'agence de presse un «cap clair» de l'économie qui rendrait service aux entreprises «qui pourraient savoir où elles iraient», ainsi qu'une «répartition plus juste de la valeur ajoutée».
Fin du «quoi qu'il en coûte»
Le 25 août, Bruno Le Maire a affirmé que le gouvernement allait cesser de soutenir l'ensemble des secteurs économiques. Durant la crise sanitaire, le gouvernement n'avait «pas compté l'argent public parce que c'était responsable de le faire», selon le ministre de l'Economie. Or, à présent que l'économie française redémarre et que les perspectives de croissance sont de 6%, «le quoi qu'il en coûte c'est fini», a fait valoir le ministre lors de la Rencontre des entrepreneurs de France du Medef.
En ce qui concerne la réforme de l'assurance chômage dénoncée par Eric Piolle, elle prévoit de durcir l'accès aux allocations. Emmanuel Macron a assuré le 12 juillet qu'elle serait «pleinement mise en œuvre dès le 1er octobre». Il est à noter que l'exécutif prévoit en outre la création d'un «revenu d'engagement» pour les jeunes sans emploi ni formation, qui «sera fondé sur une logique de devoirs et de droits».