France

Plusieurs individus connus pour trafic de stupéfiants assassinés à Marseille

Plusieurs homicides ont secoué les 4e et 14e arrondissements de Marseille dans la nuit du 21 au 22 août. Les enquêteurs n'écartent pas un lien éventuel entre les deux événements, sur fond de règlements de comptes.

Trois hommes, connus pour trafic de produits stupéfiants, ont été tués dans deux probables règlements de comptes à Marseille dans la nuit du 21 au 22 août, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

Vers minuit, deux hommes de 25 et 26 ans ont été abattus de plusieurs balles de calibre 9mm et de fusil d'assaut dans la cité de «La Marine bleue», dans le 14e arrondissement, un des plus pauvres de Marseille. Des personnes sont arrivées en voiture et ont tiré sur les victimes, a précisé l'une des sources.

Un troisième homicide lié aux deux autres dans la même nuit ?

Cette même nuit, dans le 4e arrondissement, au centre de la ville, la police a reçu plusieurs appels pour lui signaler des coups de feu et le fait qu'une personne avait été emmenée de force dans un véhicule, a ajouté une source proche de l'enquête. La voiture a été retrouvée en train de brûler dans le 13e arrondissement, avec un corps calciné à l'intérieur, un mode opératoire régulièrement employé dans les règlements de comptes au sein du banditisme marseillais. Cette personne serait âgée de 27 ans. Comme les deux précédentes victimes, elle était connue des services de police.

«Il n'est pas impossible que ces deux événements soient liés», a avancé cette source. 

«S'il est trop tôt pour déterminer les motivations des auteurs de cet acte, ce nouvel épisode de violence n'entame pas la détermination des services de l'Etat à lutter sans relâche contre les trafics et la circulation des armes et à mettre tous les moyens pour retrouver les auteurs de ces homicides», a réagi auprès de l'AFP le préfet de police, Frédérique Camilleri.

L'enquête a été confiée à la police judiciaire.

Le 18 août, un adolescent de 14 ans avait été tué au fusil d'assaut à l'entrée de la cité des Marronniers, dans le 14e arrondissement, près d'un point de deal, un autre du même âge blessé et un enfant de huit ans légèrement blessé.

11 personnes décédées lors de règlements de comptes en 2021

«Les enquêtes judiciaires sont en cours, mais a priori il apparaît assez évident que la guerre des territoires pour récupérer des points de deal [de drogue] rémunérateurs est sans doute une des raisons de ces attaques à main armée», qui se sont multipliées dans le département des Bouches-du-Rhône ces derniers mois, même si elles baissent depuis une dizaine d'années, avait alors souligné le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Onze personnes sont officiellement décédées cette année dans des règlements de comptes, selon un décompte du 14 août de la préfecture de police. Entre fin juin et début juillet, cinq hommes ont été tués par balles. Un collectif de citoyens a d'ailleurs sollicité le préfet pour réclamer un couvre-feu dans les quartiers Nord de la cité phocéenne.

«Il y a des périodes de calme puis des flambées qui peuvent surprendre. Le monde du banditisme n'est pas stagnant», avait souligné à l'époque le directeur de la zone Sud de la police judiciaire, Eric Arella, en rappelant l'année 2014 avec six mois sans règlement de comptes et un bilan annuel final de 23 «réglos».

En 2016, 29 personnes sont mortes dans des règlements de comptes à Marseille, un record depuis 30 ans.