France

Fischer admet qu'il faudra «certainement» une troisième dose de vaccin pour «les plus fragiles»

Invité de RTL, le Monsieur vaccin du gouvernement a admis qu'il serait «certainement» nécessaire d'inoculer une troisième dose du vaccin contre le Covid-19 aux «plus fragiles» dès le début de l'automne. Il a également évoqué l'obligation vaccinale.

Le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, s’est exprimé le 2 août sur RTL au sujet d’une possible injection d’une troisième dose du vaccin contre le Covid-19. «Pour l'instant, on n'en est pas là sauf pour les personnes les plus fragiles, c'est-à-dire les plus âgées», a-t-il assuré, évoquant les personnes au-delà de 75-80 ans et les personnes souffrant d’immunodépression pour lesquelles il faudra «certainement dès le début de l'automne mettre en place la vaccination de rappel».

Concernant le reste de la population, il a ajouté : «On peut attendre un peu et voir quelles seront les données sur la persistance de l'immunité.»

Alain Fischer a par ailleurs estimé «possible» d'atteindre l'immunité collective, avec 90% de la population vaccinée, au «début de l'automne». L'immunité collective est atteinte lorsque 90% de la population des plus de 12 ans est vaccinée, ou protégée parce qu'elle a été infectée, a rappelé Alain Fischer.

L'objectif du gouvernement actuellement est d'atteindre 50 millions de premières doses fin août. Ce qui correspond à environ 85% des plus de 12 ans qui auraient ainsi bénéficié d'au moins une dose. Le 1er août, près de 42,6 millions de personnes avaient reçu au moins une dose. Une personne est toutefois complètement vaccinée si elle a eu deux doses, ou une seule si elle a reçu le vaccin Janssen (uni-dose) ou si elle contracté le Covid auparavant, ceci étant prouvé par un test.

Alain Fischer évoque la vaccination obligatoire

Mais bien que «la vaccination avance très vite ces jours-ci», il «faut finir de convaincre ceux qui, pour l'instant, ne se sont pas fait vacciner», a plaidé le médecin, à la tête de l'organisme chargé de conseiller le gouvernement dans sa stratégie vaccinale.

La couverture vaccinale progresse – près de 53% de la population française bénéficie d'un schéma vaccinal complet – mais la pression hospitalière ne cesse d'augmenter, conséquence de la forte contagiosité du variant Delta. Les hôpitaux comptaient le 1er août 7 581 patients Covid contre 6 843 une semaine auparavant. Les services de réanimation accueillaient 1 137 malades gravement atteints contre 886 le 25 juillet.

«Presque la moitié des personnes qui sont hospitalisées en réanimation ont moins de 60 ans, ce qui n'était pas le cas au début de l'épidémie, parce qu'il y a moins de sujets vaccinés dans les moins de 60 ans», a exposé Alain Fischer. «Personne n'est à l'abri d'une infection grave», a-t-il déclaré, expliquant que les non-vaccinés «font les formes les plus graves» de Covid-19.

Interrogé sur une éventuelle obligation vaccinale, le professeur a estimé qu'il existait «une bonne chance d'y arriver sans obligation» mais «si malheureusement l'épidémie était encore présente à un niveau élevé et avec une immunité de groupe non loin d'être atteinte, alors peut-être faudrait-il recourir à l'obligation vaccinale».