France

Une clinique accusée d'avoir refusé une patiente sans pass sanitaire

Dans une vidéo, un homme se présentant comme ambulancier rapporte qu'une femme qu'il accompagnait dans une clinique privée s'est vu refuser l'entrée pour défaut de présentation du pass sanitaire. 20 Minutes affirme que les faits relatés sont réels.

La vidéo d'un homme se présentant comme ambulancier et disant vouloir «tirer la sonnette d'alarme» fait le tour des réseaux sociaux depuis le 29 juillet. Il y raconte qu'une patiente qu'il a transportée s'est vu refuser l'accès dans une clinique privée car elle ne possédait pas de pass sanitaire. Or, le pass sanitaire ne doit être demandé pour recevoir des soins, hors urgences, qu'à partir du 9 août, selon Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.

On s’assoit sur le serment d’Hippocrate

«Je suis ambulancier et aujourd’hui, nous avons déposé une patiente dans une clinique privée pour effectuer un examen du cœur. Petit examen qui lui a été refusé pour seul et unique motif que cette dame n’a pas pu présenter de pass sanitaire», explique l'ambulancier au début de la vidéo. «Donc aujourd’hui, on s’assoit sur le serment d’Hippocrate, on s’assoit aussi sur la liberté d’accès aux soins. C’est inadmissible !», conclut-il.

Grâce au logo lisible sur la blouse blanche de l'homme, les journalistes de 20 Minutes ont pu contacter la société d'ambulance pour laquelle il travaille, qui a confirmé la véracité du récit de son employé. 

«Nous avons appris l’existence de cette vidéo grâce à des mails reçus à ce sujet. J’ai demandé [à ce salarié] s’il en était bien l’auteur et il me l’a confirmé. C’est très bien qu’il poste des choses comme ça, pour que les gens voient la réalité du terrain : il a bien emmené cette dame dans une clinique, où elle a été refusée», a commenté un représentant de la société auprès des journalistes de 20 Minutes. «Du coup, il a fallu la ramener chez elle, ce qui fait des coûts pour rien auprès de la Sécurité sociale et nous fait faire des allers-retours inutiles. Le problème va se présenter de plus en plus régulièrement [avec le pass sanitaire]», déplore la société.

Contactée par le journal, la Chambre nationale des services d’ambulances (CNSA) dit avoir eu des remontées de terrain similaires et s'inquiète d'une situation «problématique» alors que la loi n’est pas encore promulguée.