France

«Dans les pas de Pétain» : LFI reproche à Emmanuel Macron sa visite au sanctuaire de Lourdes

La visite d'Emmanuel Macron à Lourdes le 16 juillet a provoqué l'indignation dans les rangs de La France Insoumise : des propos l'accusant d'entrave à la laïcité à la comparaison avec la visite du sanctuaire par le Maréchal Pétain en 1941.

Le déplacement d'Emmanuel Macron à Notre-Dame de Lourdes le 16 juillet n'est pas passée inaperçu chez les insoumis. Jean-Luc Mélenchon a ainsi tiré à boulets rouges en faisant référence à la visite du sanctuaire par le maréchal Pétain en 1941, tout en citant d'autres affaires comme celle de Lafarge qui pourrait mettre en cause l'ex-Premier ministre Manuel Valls : «Les hypocrites sont au pouvoir.», a fustigé le leader de La France insoumise.

Des propos de la même teneur ont été tenus par le député LFI Bastien Lachaud qui a estimé, photo d'archive à l'appui, que la laïcité était «foulée aux pieds par celui qui est censé en être garant». «C'est précisément le 16 juillet, date commémorant la rafle du Vel d'Hiv, que Macron choisit de se placer dans les pas de Pétain en se rendant comme lui à Lourdes. A la violation de la laïcité, à l'insulte à la République, s'ajoute l'injure à la mémoire de la Shoah. Abject.», s'est-il également offusqué.

Adrien Quatennens, autre figure LFI, a également considéré que la venue d'Emmanuel Macron à Lourdes constituait une atteinte à la laïcité qui confirmerait d'après lui une forme d'«islamophobie» :« Quand, dans le débat politique et médiatique, la laïcité se confond avec les obsessions contre les musulmans et la police du vêtement, à la fin il n’y a plus de laïcité du tout.»

Le porte-parole jeunesse de LFI a quant à lui ironisé sur «la laïcité en action» du fait qu'Emmanuel Macron était le «1er chef d’Etat à entrer après Pétain dans le sanctuaire de Lourdes», ce qui serait pour lui aussi une preuve d'«islamophobie» : «La preuve que pour eux, la "laïcité en action" n’est rien d’autre que la stigmatisation obsessionnelle des musulmans». Il fait ainsi référence à une intervention radiophonique de Marlène Schiappa sur France Inter le 15 juillet.

Ces tweets n'ont pas manqué de faire réagir, en particulier Manuel Valls. Celui-ci, alors Premier ministre quand l'Etat français aurait eu connaissance d’un accord passé entre le cimentier Lafarge et Daesh, a dénoncé un message «infâme, mensonger, diffamatoire» de la part de Jean-Luc Mélenchon, sans toutefois annoncer de dépôt de plainte : «Je laisse pour l’instant ce sinistre personnage à ces thèses complotistes». L'ancien chef du gouvernement pourrait être mis en cause dans l'affaire Lafarge par des révélations de Libération qui s'appuient sur une note de la DGSE qui prouverait que l’Etat était informé des versements d’argent à Daesh.

Manuel Valls n'a cependant pas été le seul à critiquer les propos de La France insoumise. Eugénie Bastié, journaliste au Figaro, a ainsi invité Bastien Lachaud à «prendre des vacances».

La visite d'Emmanuel Macron a par ailleurs été marquée par l'interpellation d'un individu qui a invectivé le chef de l'Etat, le qualifiant d'«athée primaire» et lui lançant «honte à vous !», avant d'être prestement évacué par le service d'ordre du président de la République.