France

Après une violente agression, la lanceuse d'alerte Françoise Nicolas se bat pour être protégée

En 2010, après avoir découvert un système présumé de création de factures occultes à l'ambassade française à Cotonou au Bénin, Françoise Nicolas est agressée, puis rapatriée en France. Malgré ses signalements, aucune enquête ne sera menée.

Françoise Nicolas, une fonctionnaire du ministère français des Affaires étrangères en poste à Cotonou au Bénin, a été rapatriée en France après avoir mis en lumière un système présumé de facturation occulte à l'ambassade dans laquelle elle travaillait. Aujourd'hui, aucune enquête n'a été lancée sur ces potentiels agissements, et elle déplore, dans un témoignage pour RT France, qu'aucune protection fonctionnelle ne lui ait été accordée.

En 2008, Françoise Nicolas est affectée à l'ambassade de France de Cotonou au Bénin au sein du service de coopération culturelle. Elle explique avoir rapidement découvert un système de facturation occulte imputé sur le budget de l'Etat et estime le montant de la fraude à 100 000 euros.

Après avoir signalé l'existence de ce système présumé de facturation frauduleux à sa hiérarchie qui refuse de s'emparer de l'affaire, le 14 janvier 2010, une de ses collègues béninoises l'agresse et l'étrangle. En juillet 2015, un juge français qualifiera cette attaque de «tentative de meurtre».

Dossier clos

Contre toute attente, la collègue de Françoise Nicolas, qui a entretenu des liens étroits avec le beau-frère du président béninois, porte plainte en premier, et crée un imbroglio diplomatique entre le Bénin et la France. La diplomate est alors rapatriée en France au nom de l'intérêt général de l'Etat français.

Aucune enquête ne sera menée sur ce système de facturation présumé frauduleux, le quai d'Orsay assurant qu'aucun «document ou élément matériel» n'a été retrouvé dans les archives, et qu'aucun lien n'a pu être établi entre son agression et le service pour lequel elle travaillait. Jacques Toubon, ancien Défenseurs des droits a clos ce dossier. 

Aujourd'hui, la lanceuse d'alerte se bat pour être reconnue et protégée par l'Etat. «Ce que j’attends, c’est l’application des lois, ni plus, ni moins», explique-t-elle à RT France.