France

Un haut fonctionnaire du secteur énergétique veut couper l'électricité aux opposants des éoliennes

Le patron de la Commission de régulation de l'énergie défend avec vigueur les projets contestés de l'éolien en mer. Dans un débat sur LCI, le haut fonctionnaire a proposé que l'on coupe l'électricité aux opposants de cette source d'énergie durable.

Les débats autour des éoliennes ne cessent de prendre de l'ampleur en France et ce ne sont pas les propos récents du président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Jean-François Carenco, qui vont apaiser les relations de plus en plus tendues entre les deux camps. La président de cette institution administrative, qui a été mise en place en 2000 pour réguler le marché de l'électricité et du gaz après leur libéralisation en France, a défendu avec insistance le 7 juillet sur LCI les projets controversés d'éoliennes en mer. «On fait des mâts aujourd'hui à 9MW alors que nos amis étrangers font des mats à 12/13 MW», a-t-il ainsi d'abord déclaré lors de ce débat avant de confesser que la manifestation anti-éoliennes de Saint-Brieuc lui faisait «mal au cœur». «Moi je suis pour ceux qui n'en veulent pas, ils n'aient plus d'électricité, au moins c'est plus simple», a-t-il affirmé sans ménagement.

Ces propos virulents ont entraîné des réponses politiques qui ne le sont pas moins. Ainsi, l'eurodéputé du Rassemblement national Gilbert Collard estime  sur Twitter qu'«après la terreur vaccinale, voici la terreur éolienne». «Ce type [Jean-François Carenco] n'est vraiment pas une lumière !», ajoute-t-il.

La députée Les Républicains (LR), Véronique Louwagie, se dit scandalisée par les  propos du président du CRE qui se doivent «d’être neutres». «Une telle intolérance émanant d’un haut fonctionnaire est inadmissible. L’impartialité est de droit. Je demande la démission de Jean-François Carenco», propose la parlementaire.

Le député LR Marc Le Fur, rappelle lui aussi que Jean-François Carenco est censé être le «président d'une autorité indépendante». «Je l'invite à faire la preuve de son indépendance vis à vis du lobby éolien», ajoute le vice-président de l'Assemblée nationale.

A la fin de son intervention, Jean-François Carenco a demandé aux citoyens d'accepter les «désagréments» des éoliennes : «Est-ce qu'ensemble on accepte un certain nombre de désagréments pour que tous ensemble nous vivions un peu mieux ?», a-t-il interrogé  de manière rhétorique. Nombreux scientifiques et politiques jugent que les éoliennes en mer menacent l'environnement, les fonds marins comme la faune. Celles-ci peuvent notamment rejeter de l'aluminium dans les mers et océans.