France

Affaire Bagui Traoré : le ministère public demande l'acquittement

Coup de théâtre au tribunal de Pontoise : dans ses réquisitions, le ministère public demande l'acquittement de Bagui Traoré, qui encourait la réclusion criminelle à perpétuité pour tentatives d’assassinat contre les forces de l’ordre.

Le ministère public a requis le 6 juillet l’acquittement pour Bagui Traoré, frère d'Adama et d'Assa, au cours de cette troisième semaine du procès devant la cour d’assises de Pontoise pour des tirs contre les forces de l’ordre survenus lors des émeutes de Beaumont-sur-Oise en 2016, elles-mêmes consécutives à la mort d'Adama Traoré.

Le prévenu comparaît parmi cinq autres accusés qui étaient également poursuivis pour tentative de meurtre en bande organisée sur personne dépositaire de l'autorité publique, des chefs d'accusation passibles de réclusion criminelle à perpétuité. Pour trois des prévenus, l'avocat général a requis entre 8 et 12 ans de prison.

Assa Traoré, citée par Le Parisien, s'est réjouie des réquisitions concernant son frère, affirmant notamment : «L’espoir renaît.» L'avocat Frank Berton plaide pour sa part : «Il ne cesse de clamer depuis quatre ans et demi son innocence. C’est une satisfaction. Il reste à la cour d’assises de prononcer son acquittement.» Et de réclamer la fin de ce qu'il assimile à un «acharnement contre la famille Traoré.»

La sœur du prévenu était présente aux assises le 23 juin à Pontoise (Val d'Oise) pour prendre la défense de Bagui. Citée en tant que témoin, elle avait expliqué être elle-même une victime dans cette affaire : «Je me retrouve à la barre du mauvais côté. Je me retrouve avec ma famille du côté des coupables, pas du côté des victimes.» Le Parisien rapportait encore : «Les victimes, c’est nous ! Il ne faut pas inverser les rôles.»

Quatre autres prévenus étaient poursuivis dans cette affaire où Bagui était suspecté d'avoir organisé les attaques contre les forces de l'ordre dans les heures et jours suivant la mort d'Adama. Plus de 70 membres des forces de sécurité se sont portés parties civiles dans ce procès.