Un trait d'humour qui passe mal : le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre et porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a été critiqué sur les réseaux sociaux après s'être étonné qu'un homme a déclaré que son livreur de sushis s'appelait Charles-Henri. Si la scène date du 31 mai, l'extrait vidéo a fait réagir ces derniers jours après avoir été partagé par le porte-parole Jeunesse de la France Insoumise, David Guiraud, avec ce commentaire : «Ce moment de gros malaise vous est offert par le porte-parole du gouvernement.»
L'échange entre Gabriel Attal et le commissaire aspirant Hugo Mitifot a eu lieu lors de la finale du prix Clémenceau, le concours d'éloquence du ministère des Armées.
«Personnellement, mon héros de l'année [...] ça a été Charles-Henri, 22 ans, qui me livrait mes sushis à 22h», a déclaré le candidat. Quelques instants plus tard, Gabriel Attal lui a posé cette question : «J'ai compris que c'était Charles-Henri qui vous livrait vos sushis à 22h. Du coup, je voulais savoir : où est-ce que vous habitez ?»
Peut-être qu'à Paris, les Karim ils sont dans la rue, et à Marseille ils sont à l'université
«L'humour parfois change de camp», commente le maître de cérémonie. «Mais les clichés sont toujours dans le même camp», répond alors le candidat, avant de préciser son propos : «Parce que figurez-vous que j'habite à Marseille [...] Peut-être qu'à Paris, les Karim ils sont dans la rue, et à Marseille ils sont à l'université».
L'éditorialiste Alexis Poulin a commenté l'échange en un mot : «Magnifique.»
La directrice adjointe de la rédaction de Libération Lauren Prevost a relayé un article du quotidien intitulé «Gabriel Attal, renvoyé à ses "préjugés", devient rougeot à la bataille de mots» en commentant : «Avec les compliments de Charles-Henri.»
Interrogé sur cet échange en conférence de presse ce 7 juillet, Gabriel Attal s'est défendu d'avoir véhiculé un cliché : «L'exemple donné ne me semblait pas refléter la réalité sociale des travailleurs des plateformes», s'est-il justifié.