France

Le maire de Colombes condamné pour avoir comparé les forces de l'ordre à la police de Vichy

Le maire EELV de Colombes, Patrick Chaimovitch, a été condamné à une amende de 3 000 euros pour avoir comparé la police à celle de Vichy. Gérald Darmanin avait déposé une plainte pour injure publique.

Le maire Europe écologie-Les verts de Colombes (Hauts-de-Seine) Patrick Chaimovitch a été condamné le 6 juillet à une amende de 3 000 euros par le tribunal de Nanterre pour avoir comparé le «zèle» des policiers et gendarmes qui «traquent les migrants» à celui de «leurs ancêtres» ayant «mis en œuvre la rafle du Vel'd'Hiv», rapporte l'AFP.

Lors d'une cérémonie de commémoration de la rafle à Colombes, le 19 juillet 2020, l'élu écologiste de 64 ans avait déclaré : «Les policiers français, les gendarmes français qui ont obéi aux ordres de leurs supérieurs en mettant en œuvre la rafle du Vel'd'Hiv et d'autres rafles après et ailleurs sont les ancêtres de ceux qui aujourd'hui, avec le même zèle, traquent les migrants, les sans-papiers».

Ces propos avaient immédiatement provoqué la colère du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui avait dénoncé des «propos scandaleux et insupportables» et porté plainte pour injure publique envers la police et la gendarmerie nationales. A l'audience en mai, le ministère public avait requis une amende de 3 000 euros contre l'élu, estimant qu'avec ces propos, «on traite les policiers français, en comparant leur corps sous Pétain et leur corps actuel, de fils de collabos».

Cette analogie historique avait également été très mal perçue chez les policiers et des dizaines d'entre eux s'étaient rassemblés le 27 juillet devant la mairie de Colombes pour protester contre ces propos jugés indignes. Malgré des excuses formulées par l'élu quelques jours plus tôt, les policiers s'étaient rendus sur place pour lui faire part de leur mécontentement. «A chaque dérapage médiatique de sa part, on sera là», avait prévenu Grégory Goupil, le secrétaire national IDF adjoint d'Alliance police.

Appelé à la barre dans le cadre de cette instruction, l'écologiste avait annoncé «comprendre que la phrase soit ambiguë et ait pu être mal perçue» en soulignant toutefois que «quand on est dans un discours, il faut résumer. J'ai eu tendance à ramasser un certain nombre de propos», avait-il précisé.