France

La justice française ordonne à Twitter de détailler ses moyens de lutte contre la haine en ligne

La justice française a ordonné le 6 juillet à la société Twitter de communiquer à des associations de lutte contre les discriminations, dans un délai de deux mois, des documents détaillant ses moyens de lutte contre la haine en ligne.

Six associations avaient assigné le réseau social Twitter à Paris en mai 2020, estimant que l'entreprise manquait de façon «ancienne et persistante» à ses obligations de modération. Elles ont demandé en référé (urgence) qu'une expertise soit ordonnée dans le but d'engager, par la suite, un procès sur le fond.

Dans sa décision rendue ce 6 juillet, le tribunal a ordonné à Twitter international de transmettre, à partir de mai 2020, «tout document administratif, contractuel, technique ou commercial relatif aux moyens matériels et humains mis en œuvre dans le cadre du service Twitter pour lutter contre la diffusion des infractions d'apologie de crimes contre l'humanité, l'incitation à la haine raciale, à la haine à l'égard de personnes à raison de leur sexe, de leur orientation ou identité sexuelle, l'incitation à la violence, notamment l'incitation aux violences sexuelles et sexistes, ainsi que des atteintes à la dignité humaine».

La société devra aussi, ajoute le tribunal, détailler le nombre, la localisation, la nationalité, la langue des personnes affectées au traitement des signalements provenant des utilisateurs de la plateforme française, le nombre de signalements, les critères et le nombre des retraits subséquents. Le juge a par ailleurs ordonné à Twitter de communiquer «le nombre d'informations transmises aux autorités publiques compétentes, en particulier au parquet».

Les associations appuyaient leur demande sur la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN) de 2004.