La mairie de Paris va retirer le mobilier urbain à l'esthétique contestée, a annoncé le 5 juillet Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire PS Anne Hidalgo, en réaction aux critiques du mouvement #SaccageParis, lancé en avril par des internautes pour protester contre la propreté et certains aménagements urbains dans la capitale.
«On ne fait pas ça pour répondre à SaccageParis», s'est toutefois défendu l'élu parisien, mais «quand on est interpellés par des citoyens [...], ça mérite d'être écouté, respecté» car «ce que disent les collectifs de SaccageParis n'est pas faux en soi», mais exagéré et «instrumentalisé». Le premier adjoint a ainsi présenté un ensemble de huit mesures pour une «nouvelle esthétique».
Rejetés à 82% par les 2 000 votants d'une consultation en ligne réalisée de début mars à fin juin, 150 sièges dits «champignons» seront supprimés dans les prochains mois, annonce la mairie qui va aussi rénover ou supprimer les bancs en bois surnommés «mikado». «Dans certains cas, ce mobilier sera supprimé et un travail avec la préfecture de police sera nécessaire pour trouver un mobilier moins dissonant, dans d'autres cas, il sera rénové et implanté dans des lieux qui nous paraissent plus logiques», a expliqué Emmanuel Grégoire.
Harmonisation des pieds d'arbres végétalisés
La mairie va également supprimer 2 000 panneaux qu'elle juge «inutiles» parmi les 807 000 éléments de mobilier urbain, dont 10% sont liés aux déplacements. Les 60 km de «coronapistes» nées lors du premier confinement, et critiquées pour leurs plots de signalisation jaunes et leurs blocs de béton, seront dans leur majorité pérennisés d'ici fin 2023. «Nous n'utiliserons plus ces dispositifs pour les nouvelles pistes cyclables», a assuré Emmanuel Grégoire, qui promet un signalement provisoire «plus discret et harmonieux».
Un plan de sauvegarde du mobilier historique, défini comme une «priorité absolue» par la ville, comprendra une campagne de peinture pour lui redonner son aspect d'origine. La conférence de presse du premier adjoint s'est tenue au Pavillon de l'Arsenal, qui héberge une exposition sur les controverses esthétiques à Paris, et devant le banc Davioud racheté aux enchères par des habitants qui l'ont offert à la ville afin d'alerter sur la sauvegarde de ce mobilier du Second Empire emblématique de la capitale. Face aux accusations de leur supposée disparition progressive, la mairie va recenser «précisément» ces bancs historiques, a ajouté Emmanuel Grégoire.
La ville va également tenter d'harmoniser les pieds d'arbres végétalisés, autre sujet de prédilection des internautes critiques. Un «exemple typique» de «sujet perfectible», a reconnu l'adjoint d'Anne Hidalgo, qui estime que «les reproches qui nous étaient faits, nous les partageons nous-mêmes». Le Monde précise également que le plan de la mairie prévoit d'accélérer la lutte contre les graffitis et l’affichage publicitaire sauvage.