Le maire socialiste de Nancy, Mathieu Klein, a annoncé le 3 juillet sur les réseaux sociaux son intention de signaler au procureur de la République la présence d'un mannequin en uniforme de pompier, pendu, aperçu le jour même en centre-ville, plus précisément sur la place Maginot. La mise en scène a eu lieu dans le cadre d'un événement en plein air ayant rassemblé plusieurs centaines de personnes sur le thème de la gestion de la crise sanitaire et des possibilités d'en sortir.
«Cette mise en scène et cette attaque sur la voie publique sont intolérables. Un signalement au procureur de la République sera fait. Tout mon soutien aux sapeurs-pompiers [du Service départemental d'incendie et de secours du 54] sans qui la vaccination ne serait pas aussi élevée en Meurthe-et-Moselle», a fait savoir l'édile, qui a partagé un cliché du rassemblement, montrant entre autres le mannequin en question, mais aussi une pancarte sur laquelle on peut notamment lire «vaccin ARN danger».
Un message auquel a répondu, le lendemain matin, Martine Wonner – députée du Bas-Rhin exclue de LREM en mai 2020 – qui figurait parmi les principaux intervenants à l'affiche de l'événement. «M. Mathieu Klein, vous démontrez par ce tweet mensonger que vous transformez la réalité. Aucune attaque contre le [Service départemental d'incendie et de secours du 54] mais une très grande souffrance exprimée par un pompier du Doubs. Seules les forces de l'ordre auraient pu décider de décrocher le mannequin. Renseignez-vous», a écrit l'élue, particulièrement active dans la critique des mesures sanitaires appliquées en France.
L'épisode n'est pas passé inaperçu, puisqu'il a fait l'objet de plusieurs articles, tant dans la presse locale qu'à la télévision publique. Les réactions ont également été nombreuses sur les réseaux sociaux : «Une étape de plus a été franchie Olivier Véran. Cela fait longtemps que nous alertons sur les dérives de ces groupes antivax. Ici une simulation de pendaison de pompier. On rappelle que Martine Wonner avait laissé la foule traiter d’assassins des médecins. Vous attendez quoi ?», s'est par exemple désolé sur Twitter le docteur Jérôme Marty, président du syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML).
Si on veut dézinguer quelque chose, on met le focus sur ce qui peut fâcher
RT France a pu interroger un couple ayant participé au rassemblement pour en savoir plus sur le contexte de cette mise en scène. Un «non-événement», s'accordent à dire mari et femme, selon qui «aucune mention de cette effigie n'a été faite par les intervenants».
«Le mannequin a été hissé au fond de la place, une fois le rassemblement commencé... Si on veut dézinguer quelque chose, on met le focus sur ce qui peut fâcher», estime l'homme, déplorant que seul ce symbole semble avoir attiré l'attention du maire qui, selon ses dires, était dès le départ opposé à la tenue de l'événement, initialement prévu au parc de la Pépinière. Se félicitant que le rassemblement se soit déroulé sans accrocs avec les forces de l'ordre, le couple refuse de se voir qualifié d'«antivax» et préfère dénoncer ce qu'il estime être une «dictature sanitaire», terme par ailleurs entendu dans le cadre des interventions filmées sur place : «Nous ne sommes pas opposés à la vaccination en tant que telle, nous dénonçons les obligations en tout genre», explique la femme.
Pour rappel, l'événement a vu défiler plusieurs intervenants tels que Christian Perrone, ancien chef de service à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches d'où il a été renvoyé en décembre 2020 ; Richard Boutry, ancien journaliste chez France Télévisions qui figure aujourd'hui parmi les plus virulents détracteurs de la gestion gouvernementale de la crise sanitaire ; ou encore Martine Wonner, mentionnée plus haut.