France

Second tour des régionales : les présidents sortants majoritairement réélus

A l'issue du second tour des élections régionales marqué par une abstention massive, la droite s'est imposée en récoltant 38% des suffrages. Alors que la gauche a pu préserver ses régions, le RN n'est pas parvenu à décrocher l'une d'entre elles.

Lundi 28 juin

Retrouvez notre article sur l'issue des élections régionales.

Dimanche 27 juin

«Notre liste a été battue par tout un système coalisé», a dénoncé Thierry Marianiqui conduisait la liste RN en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, finalement battu au second tour en duel par le président LR sortant Renaud Muselier. «Le système coalisé l'a emporté au terme d'une campagne qui n'honore pas nos adversaires», a insisté le député européen RN, en parlant d'une «bataille inégale.»

Julie Garnier, candidate LFI à l'élection régionale en Île-de-France, est revenu sur RT France sur l'annonce des résultats de ce 27 juin. «Difficile d'avoir une analyse», selon elle, tant le taux d'abstention est important. Elle demande à la classe politique de tirer les enseignements d'un tel «chaos démocratique»

A la Réunion, Huguette Bello, à la tête d'une liste d'union de gauche, a revendiqué sa victoire face au président de région sortant Didier Robert (dvd), en faisant la seule région qui a basculé. 

«Le résultat signe notre victoire, la victoire des Réunionnais, nous obtenons près de 51% des suffrages», a-t-elle déclaré à l'antenne de Réunion la 1ère.

Sur Twitter, le député européen RN Gilbert Collard a félicité son collègue Thierry Mariani, malgré sa défaite en région PACA. «Tous pourris pour un, Mariani seul contre tous. Chapeau !», a-t-il écrit détournant ainsi la devise popularisée par les Trois Mousquetaires, d'Alexandre Dumas. 

Pour François Bayrou, les élections régionales «sont un coup de semonce très important pour la majorité» et l'exécutif. 

Commentant la forte abstention, le candidate à l'élection présidentielle de 2022 Jacqueline Moreau estime qu'elle constitue «une sanction à l'égard de ceux qui nous gouvernent». 

En ballotage défavorable à l'issue du premier tour, Renaud Muselier, président LR sortant en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, a finalement conservé son fauteuil, privant d'une première région le Rassemblement national et sa tête de liste Thierry Mariani, un ancien Républicain, selon les premières estimations.

Julien Bayou estime «que l’écologie est la seule force en dynamique». Le leader écologiste est arrivé second derrière Valérie Pécresse. 

Réélu à la tête de la région francilienne, Valérie Pécresse estime que son équipe a «relevé le défi du rassemblement». 

Jean-Luc Mélenchon s'est dit «satisfait et soulagé de la lourde défaite qu'a subi» le RN en PACA lors d'une prise de parole en ligne. Le leader de la France insoumise a en outre remercié «tous ceux qui ont fait un effort politique extrêmement douloureux» en donnant leur voix «pour que le RN soit battu».

Pour l'éditorialiste Nicolas Vidal, la forte abstention traduit une «insurrection populaire silencieuse». 

Commentant la forte abstention, Marine Le Pen a notamment estimé que la France vivait «une profonde crise de la démocratie locale». Malgré l'échec du Rassemblement national, la présidente du RN donne «rendez-vous aux Français» pour «construire l'alternance».

Un point sur les résultats dans d'autres régions : 

  • Pays de la Loire : 

    La présidente sortante de la région, Christelle Morançais (LR), l'emporte largement devant l'écologiste Mathieu Orphelin, selon une estimation d'un institut de sondage. La tête de liste LR obtiendrait 46,3% des suffrages.

  • Bourgogne-France-Comté : 

    La sortante PS Marie-Guite Dufay, alliée aux écologistes et aux communistes, s'est imposée avec 42,5% des voix, loin devant le candidat LR Gilles Platret (24,4%), selon une estimation.

  • Bretagne : 

    Le président sortant Loïg Chesnais-Girard (gauche) est sorti vainqueur du second tour des régionales mais son score, entre 29,8% à 30,9% des voix, ne lui permet pas d'assurer la majorité absolue, selon les premières estimations.

  • Ile-de-France :

    Valérie Pécresse (ex-LR, Libres!) l'emporte la région avec 45,5% des voix devant Julien Bayou (32,5%) selon Ifop-Fiducial pour LCI. 

  • Nouvelle-Aquitaine :

    Le socialiste Alain Rousset remporte la région avec 39,2% des voix devant la candidate RN Edwige Diaz entre 18,4% et 18,9%. L'écologiste Nicolas Thierry entre 14,8% et 14,3% comme le LR Nicolas Florian (entre 14,8% et 14,3%), et la MoDem Geneviève Darrieussecq entre 12,8 et 13,2%, selon les instituts Ifop Fiducial pour TF1/LCI et Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions. 

  • Normandie :

    Le président sortant de la région Normandie Hervé Morin (Les Centristes) a exprimé sur France 3 sa «vraie satisfaction» d'être arrivé largement en tête du second tour des régionales selon un sondage sorti des urnes. Le sondage sorti des urnes le place largement en tête avec 44,2% des voix devant la liste PS-EELV (25,9%), le RN (20,1%) et la liste soutenue par LREM (9,8%). 

Le président autonomiste sortant du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, l'a emporté avec 39,7% des voix, devant Laurent Marcangeli, le maire d'Ajaccio et tête d'une liste d'union de la droite (32,1%), selon une estimation.

Réélu à la tête de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand s'est dit prêt à aller à «la rencontre de tous les Français». 

Selon les résultats provisoires sortis des urnes, Xavier Bertrand (Divers droite) et les LR Renaud Muselier et Laurent Wauquier ont été réélus. Comme pressenti, l'abstention atteint un niveau record, à 65% selon les différents instituts de sondage. 

Dans de nombreux bureaux de vote, le dépouillement est en cours comme à Aulnoye Aymeries, une commune du département du Nord. Dans les grandes villes à l'instar de Bordeaux, Marseille ou Paris, les bureaux de vote restent ouverts jusqu'à 20 heures.

Selon une première estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et La Chaîne parlementaire, l’abstention finale s’élèverait à 65,5 %, un record. 

A 17h, le taux de participation pour ce deuxième tour des élections régionales et départementales s'élève à 27,89%. Un point de plus qu'au premier tour, mais bien en dessous de 2015.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a voté au Touquet (Pas-de-Calais), en compagnie de son épouse.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a voté dans son fief de Tourcoing (Nord), où il est également candidat aux élections départementales. 

La tête de liste La République en marche en Ile-de-France, Laurent Saint-Martin, a voté à Boissy-Saint-Léger, dans le Val-de-Marne.

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a voté dans sa ville.

Voici le taux de participation à 12h région par région d'après des chiffres transmis par le ministère de l'Intérieur :

Corse : 24,87%

Provence-Alpes-Côte d'Azur : 16,54%

Bourgogne-Franche-Comté : 14,87%

Occitanie : 14,85%

Nouvelle-Aquitaine : 14,05%

Auvergne-Rhône-Alpes : 13,23%

Bretagne : 13,05%

Centre-Val de Loire : 13,05%

Hauts-de-France : 12,83%

Pays de la Loire : 12,23%

Normandie : 11,83%

Grand Est : 10,99%

Ile-de-France : 8,59%

Le secrétaire national d'Europe Ecologie - Les Verts Julien Bayou, en tête de la liste commune de la gauche et des écologistes en Ile-de-France, a voté à Paris.

La tête de liste «Construisons la région de demain» en PACA, Thierry Mariani, allié au Rassemblement national, a voté à Avignon.

A 12h, le taux de participation pour ce deuxième tour des élections régionales et départementales s'élève à 12,66%. Un chiffre quasiment identique au premier tour (12,22%) mais en baisse par rapport à 2015 (19,59%).

Candidate aux départementales dans le canton d'Hénin-Beaumont-2, la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a voté dans son fief du Pas-de-Calais.

La présidente sortante de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (Les Républicains), candidate à sa réélection, a elle voté à Vélizy (Yvelines).

Le président sortant Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes, candidat à sa réélection, Laurent Wauquiez, a voté au Puy-en-Velay (Haute-Loire).

Le président sortant des Hauts-de-France, et candidat à sa réélection, Xavier Bertrand, a déposé son bulletin dans l'urne dans son fief de Saint-Quentin (Aisne), dont il a été maire entre 2010 et 2016.

Le député des Bouches-du-Rhône et président du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon, a voté à Marseille.

La tête de liste du Rassemblement national en Ile-de-France et vice-président du parti, Jordan Bardella, a voté à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Le Premier ministre Jean Castex a voté dans la ville de Prades, dans les Pyrénées-Orientales, dont il a été maire entre 2008 et 2020.

L'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, s'est lui rendu au Lycée Jean de La Fontaine (Paris, XVIe) pour y déposer son bulletin dans l'urne.

Renaud Muselier, président Les Républicains sortant de la région PACA et candidat à sa réélection, s'est également déplacé tôt dans la matinée pour voter à Marseille.

Comme lors du premier tour le 20 juin, l'ancien Premier ministre, Edouard Philippe a été parmi les premiers à se déplacer à son bureau de vote dans une école du Havre, ville dont il est maire. Le vote s'est effectué par voie électronique.

Les bureaux de vote ont ouvert à 8h pour ce second tour des élections régionales et départementales.

Ce 27 juin a lieu le deuxième tour des élections régionales et départementales sur tout le territoire nationale (métropolitain et ultramarin), après un premier épisode marqué par un taux d'abstention record.

Les bureaux de vote sont ouverts depuis 8h et fermeront à 18h dans la grande majorité des communes. Dans les villes les plus peuplées, cet horaire est cependant repoussé à 20h.

Comme lors du premier tour, compte tenu de l'épidémie de Covid-19, les bureaux de vote devront respecter des conditions sanitaires particulières : limitation à trois du nombre d'électeurs présents simultanément dans le bureau (six si le bureau de vote est à la fois régional et départemental), file d'attente prioritaire à l'extérieur pour les personnes vulnérables, mise à disposition d'un point de lavage des mains ou de gel hydroalcoolique, port du masque obligatoire, aération régulière des locaux tout au long de la journée, etc.

Les élections régionales

Les conseillers régionaux sont normalement élus pour six ans, mais, compte tenu du changement de date du scrutin en 2021, et de la tenue de l'élection présidentielle en 2027, le mandat des conseillers élus ce mois prendra fin en mars 2028.

Le conseil régional a la compétence pour promouvoir le développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique de la région ; le soutien à l’accès au logement et à l’amélioration de l’habitat ; le soutien à la politique de la ville et à la rénovation urbaine ; le soutien aux politiques d’éducation, l’aménagement et l’égalité de ses territoires ; enfin, pour assurer la préservation de son identité et la promotion des langues régionales.

Les élections départementales

Les conseillers régionaux sont eux aussi élus pour six ans. Leur mandat prendra fin en mars 2028.

Les conseils départementaux sont en charge de la solidarité, des actions sociales, de la santé (personnes âgées, aide sociale à l’enfance, handicap, RSA, APA) ; de l’aménagement durable du territoire (protection des espaces verts, voirie départementale, services départementaux d’incendie et de secours) ; de l’éducation, de la culture, du sport (collèges, sauvegarde du patrimoine, bibliothèques, infrastructures sportives, musées départementaux).

Plusieurs territoires constituent désormais des collectivités à statut particulier qui ne sont pas concernées par ces élections départementales. La Ville de Paris est par exemple depuis 2019 une collectivité à statut particulier qui s'est substituée à la commune de Paris et au département de Paris (son assemblée délibérante, le conseil de Paris, est élue lors des élections municipales). Le métropole de Lyon, la Guyane, la Martinique, la Collectivité de Corse, sont également des collectivités à statut particulier. Les collectivités d'outre-mer (Polynésie française, Wallis-et-Futuna, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin et Saint-Barthélemy) et la Nouvelle-Calédonie ne sont pas des départements et n'ont donc pas de conseils départementaux.