Malgré une ambiance festive, l'édition 2021 de la Fête de la musique ce 21 juin aura été dans plusieurs villes de France l'occasion d'affrontements entre fêtards et forces de l'ordre, dans un contexte de restrictions sanitaires toujours en vigueur.
A Paris, les festivités ont commencé dans une ambiance bon enfant : des centaines de jeunes se sont retrouvés en début de soirée dans le Jardin des Tuileries, près du Louvre, avant d'en être délogés sans heurts par les forces de l'ordre, selon une source policière auprès de l'AFP.
La foule s'est ensuite dispersée dans les rues de la capitale, rejoignant notamment les quais de Seine, dans un jeu du chat et de la souris avec la police, sans incident notable en milieu de soirée, malgré au moins une charge policière dans le XVIIIe arrondissement. Certains jeunes ont rejoint la butte Montmartre, des attroupements ont également été dispersés près de la faculté de Jussieu, et un rassemblement avait lieu dans le bois de Vincennes.
C'est place de la République que la fête a dégénéré, alors que les rassemblements de plus de dix personnes sur la voie publique restent toujours interdits dans le contexte sanitaire. Plusieurs vidéos de journalistes témoignent d'interventions policières pour disperser les groupes de fêtards, en usant de gaz lacrymogènes.
Autre ambiance en revanche du côté de l'Elysée, qui avait organisé un concert devant 300 personnes, avec notamment la participation de Jean-Michel Jarre.
Heurts à Annecy et Nantes
Ailleurs en France, Rennes, Nantes et Tours avaient annoncé l'annulation des concerts et autres attractions de la Fête de la musique, tandis que Strasbourg avait indiqué qu'il n'y aurait pas de concert organisé parce que les nouvelles consignes sanitaires avaient été révélées trop tardivement, selon la mairie.
A Nantes, près d'un millier de personnes ont défilé dans les rues de Nantes en hommage à Steve Maia Caniço, tombé dans la Loire durant une intervention policière lors de la Fête de la musique 2019. «Pas de justice, pas de paix», «on n'oublie pas, on ne pardonne pas», a scandé la foule qui a défilé de la préfecture jusqu'à l'île de Nantes, sans pouvoir accéder au quai Wilson où le jeune homme avait été vu pour la dernière fois durant une fête techno interrompue par une intervention policière.
Les forces de l'ordre ont refusé de laisser passer les manifestants en avançant que la manifestation n'avait pas été déclarée à la préfecture. Seuls quelques membres de la famille ont pu se recueillir sur les lieux du drame. Des tensions entre les manifestants et la police on persisté plusieurs heures, comme le montrent les images de RT France. Les forces de l'ordre ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes aux jets de projectiles et de feux d’artifice.
«On était là pour Steve, pour faire la fête, pour s’amuser. Regardez comment ça finit !», a témoigné un manifestant auprès de notre reporter. Le calme est revenu peu à peu à partir de 23h.
Enfin, à Annecy (Haute-Savoie), des affrontements ont eu lieu entre les forces de l'ordre et des participants de la Fête de la musique, selon France Bleu. Vers 22h, des attroupements se sont formés en bordure du lac, avant que les fêtards n'investissent les rues de la ville. La police a été la cible de jets de bouteilles, auxquels elle a répliqué par des gaz lacrymogènes. Le calme est revenu vers 1h30, précise la radio locale, qui a décrit des «scènes d'émeutes».