France

Festival illégal à Redon : la gendarmerie a détruit du matériel de sonorisation

Plusieurs médias assurent que des gendarmes ont volontairement brisé les installations sonores du festival organisé en hommage à Steve Maia Caniço. Le préfet a parlé de «neutralisation de l’ensemble des dispositifs de diffusion du son sur le site».

Que s'est-il passé lors du festival illégal organisé dans la nuit du 18 au 19 juin dans un champ à Redon (Ille-et-Vilaine), en hommage au Nantais Steve Maia Caniço ? Au cours de l'évacuation du site par les quelque 400 gendarmes mobilisés, ces derniers ont détruit le matériel sonore des organisateurs pour mettre fin à la fête. Des vidéos circulant sur les réseaux montrent les forces de l'ordre briser volontairement le dispositif des fêtards.

«Il était important de mettre un terme à ce rassemblement interdit. Tout s'est fait en 45 minutes», a expliqué le préfet du département Emmanuel Berthier, qui a assuré durant une conférence de presse le 20 juin «qu'il fallait neutraliser le son, c’était la seule solution pour faire cesser la rave». A plusieurs reprises, il est revenu sur ce qu'il percevait comme une nécessaire «neutralisation de l’ensemble des dispositifs de diffusion du son sur le site».

Le ministère de l'Intérieur s'est contenté de son côté de parler de «saisie provisoire des matériels utilisés, notamment les appareils de sonorisation», alors que les images qui accompagnent le message sur Twitter montrent entre autres une table de mixage fortement endommagée.

Une cagnotte a été lancée pour aider au remboursement des systèmes de son. «Des milliers d'euros de matériel sont détruits en toute illégalité [...] Ces jeunes qui auront passé des années à économiser pour pouvoir obtenir le moyen d'exprimer leurs talents artistiques vont voir leurs efforts réduits en poussières en quelques dizaines de minutes», déplorent les organisateurs qui appellent aux dons.

Enquête toujours en cours pour le jeune homme à la main arrachée

Le festival a réuni jusqu'à 1 500 personnes, avant l'évacuation complète des lieux le 19 juin. Six personnes ont été placées en garde à vue le jour-même, cinq lors des affrontements de la nuit et une lors de l'intervention des forces de l'ordre pour mettre fin à la rave.

Trois d'entre elles comparaîtront devant le tribunal correctionnel pour «violences sur personne dépositaire de l'autorité publique», a annoncé le 20 juin le procureur de la République de Rennes. L'un d'eux, né en 1984 et domicilié dans l'Orne, a été incarcéré «en exécution de deux peines de 6 et 2 mois d'emprisonnement prononcées antérieurement», a indiqué Philippe Astruc. 

En outre, un homme né en 2001 est convoqué devant le tribunal correctionnel pour répondre de faits de participation «avec arme à un attroupement après sommation de se disperser et rébellion», et deux autres participants ont fait l'objet d'un rappel à la loi, pour «participation sans arme à un attroupement après sommation de se disperser».

Enfin, le procureur Philippe Astruc a expliqué que l'enquête sur les circonstances dans lesquelles un jeune homme de 22 ans a perdu une main au cours de cette rave party se poursuit, alors que la victime, toujours hospitalisée, n'a pas encore pu être auditionnée.