France

Heurts entre fêtards et gendarmes lors d'un festival en hommage à Steve Maia Caniço (VIDEOS)

1 500 personnes se sont réunies à Redon pour un festival de musique illégal en hommage à Steve Maia Caniço. Des cocktails Molotov ont été lancés sur les forces de l'ordre et un fêtard a eu la main arrachée. Le matériel de sonorisation a été détruit.

Le 18 juin, environ 1 500 fêtards se sont réunis à Redon, en Ile-et-Vilaine (Bretagne), en hommage à Steve Maia Caniço, un jeune homme décédé à Nantes lors de la Fête de la musique en 2019 en tombant dans la Loire lors d'une intervention policière. Des heurts entre les participants à cette fête – illégale en raison des mesures sanitaires – et les forces de l'ordre venues les déloger ont fait cinq blessés du côté des gendarmes, a fait savoir ce samedi 19 juin le préfet du département. Un participant âgé de 22 ans a «perdu une main», a-t-il ajouté.

Cinq hommes ont en outre été placés en garde à vue samedi, selon le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc. Dans un communiqué, celui-ci a annoncé l'ouverture d'une enquête «relative aux violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique (gendarmes)». 

Vers 22h le 18 juin, plusieurs centaines de véhicules étaient réunis sur le parking d'un supermarché de Redon. Peu après 23h, juste après le début du couvre-feu, un grand cortège de gendarmes s'est déployé autour de la petite ville, rapporte Ouest France.

Les fêtards se sont ensuite repliés vers l'hippodrome de la Rive, où les gendarmes mobiles étaient déjà positionnés. Des affrontements ont alors éclaté. A 2h du matin, le sous-préfet de Redon Jacques Ranchère indiquait que «quatre escadrons de gendarmes mobiles [étaient] arrivés rapidement pour anticiper et contrer l’installation du son et contenir les teufeurs», toujours selon le quotidien régional. «Il y a eu des jets de cocktails Molotov. Une boule de pétanque a aussi été retrouvée», a précisé le sous-préfet.

Les gendarmes ont quant à eux fait usage de gaz lacrymogène et les secours ont été mobilisés. Présent sur place, le reporter de RT France Charles Baudry a pu filmer les opérations menées par les forces de l'ordre.

Un jeune homme participant à la «free party» aurait eu la main arrachée. Il a été évacué par les festivaliers.

En milieu de nuit, la situation était «jugée stable» par le sous-préfet, qui a estimé que la fête était «un échec pour les organisateurs». Au lever du jour, les fêtards se sont finalement installés dans un champ situé à proximité.

Ce 19 juin au matin, des affrontements avaient repris, comme a pu le constater le reporter de RT France.

«Plusieurs centaines de personnes font actuellement la fête dans un champ à Redon», a-t-il témoigné plus tard dans la matinée.

En fin d'après-midi, vers 17h20, l'AFP a rapporté que les forces de l'ordre intervenaient avec des gaz lacrymogènes pour évacuer le site.

«L'évacuation du Teknival a commencé, les militaires de la gendarmerie mettent tout en œuvre pour préserver la sécurité des participants en les invitant à évacuer la zone dans le calme», a confirmé la gendarmerie nationale sur Twitter.

Comme on peut le voir sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, les forces de l'ordre ont détruit le matériel de sonorisation des organisateurs.

L'opération d'évacuation a duré environ deux heures et s'est déroulée «sans anicroche» selon le préfet Emmanuel Berthier. L'intervention avait été lancée pour «faire cesser la musique», a-t-il précisé, indiquant qu'il y avait eu «une dizaine d'interpellations», six blessés légers parmi les forces de l'ordre et un blessé léger côté participant, en plus de ceux de la nuit.