Près de 350 à 400 pêcheurs ont manifesté le 19 juin au matin à Caen, avec pour slogan «Non aux éoliennes qui détruisent la mer», a constaté un photographe de l'AFP. Venus de Bretagne et de Normandie, parfois accompagnés de leur famille, ils ont marché depuis la gare jusqu'à la préfecture de Caen où une délégation a pu échanger avec le préfet du Calvados Philippe Court.
La préfecture du Calvados a été totalement enfumée par des fumigènes, comme le montrent les images de France Bleu.
Les pêcheurs dénoncent «un passage en force de l’industrie éolienne offshore [en mer] et demandent un arrêt immédiat des travaux en cours».
Selon Philippe Calone, l'un des organisateurs de la manifestation, interrogé par l'AFP, «l'implantation des éoliennes va énormément modifier les écosystèmes et les fonds marins et on va se retrouver avec quasiment 20 à 30% de ressources en moins».
Le défilé s'est arrêté devant le port de plaisance de Caen où les manifestants ont observé une minute de silence pour les pêcheurs décédés dans l'exercice de leur métier.
Dans les régions normande et bretonne, des parcs éoliens en mer sont prévus au large de Courseulles-sur-Mer (Calvados), Fécamp (Seine-Maritime) et dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor).
Dans le Nord, quelque 200 personnes se sont aussi rassemblées en fin de matinée sur la digue de la plage de Malo-les-Bains, aux portes de Dunkerque, pour protester contre le projet de parc éolien de 46 éoliennes, annoncé pour 2027 à 11 kilomètres au large.
«Nous sommes là pour dénoncer les discours de propagande qui nous sont faits», a déclaré à l’AFP Florent Caulier, du collectif Vent Debout 59. Il souligne que «l'éolien n'est pas une énergie verte comme certains le prétendent».
«Aucun parc éolien de ce type avec des mâts de dernière génération n'a été implanté aussi proche de nos côtes, il s'agirait d'une première en France», a affirmé de son côté Louis Saint-Ghislain, président de l'Association de défense des paysages flamands.
Une première manifestation avait eu lieu fin mai à Saint-Brieuc, où environ 800 personnes avaient défilé contre le parc dont la construction a commencé début mai dans la baie de Saint-Brieuc, renommée pour ses coquilles Saint-Jacques.