France

«Pourquoi n’aimez-vous pas les hommes ?» : Alice Coffin prise à partie lors d'une conférence à Rouen

Agression ou simple action coup-de-poing ? La féministe Alice Coffin a été prise à partie par un individu qui lui a offert un bouquet de fleurs, lui demandant pourquoi elle n'aimait pas les hommes. L'action a été revendiquée par un collectif.

Selon actu.fr (édition de Normandie), l'activiste néo-féministe Alice Coffin a été interpellée sur scène alors qu'elle intervenait le 16 juin lors d'une conférence à Rouen sur le féminisme. Selon le récit auprès d'actu.fr, de la conseillère municipale de la ville normande, Chloé Argentin – présente à ce moment-là – «un homme est monté sur scène et s’est retrouvé à quelques centimètres d’Alice Coffin. Il avait un costume-cravate, et un bouquet de fleurs dans les mains». Elle ajoute : «Pendant qu’un autre filmait, le jeune homme s’est mis à genou en tendant le bouquet et a dit : "Je sais que vous n’êtes pas de ce bord-là, mais pourquoi n’aimez vous pas les hommes ?"» Cette question fait sans doute référence à plusieurs déclarations de la conseillère écologiste (EELV) de Paris contre les hommes.

Chloé Argentin évoque dans un tweet «une agression» qui «démontre encore une fois que le propos [d'Alice Coffin] est juste».

L'action est revendiquée par un groupe intitulé «Les normaux» qui a diffusé cette scène sur les réseaux sociaux. Dans un manifeste présenté sur Facebook, il affirme vouloir combattre les «excentricités couleur arc-en-ciel» ou «les inepties progressistes».

L'élue EELV a reçu de nombreux soutiens de la gauche, à l'instar de l'eurodéputée de La France insoumise Manon Aubry. Celle-ci y voit l'acte d'«un militant masculiniste identitaire». «La violence d'extrême droite se propage. Que faut-il de plus pour que cette menace soit enfin prise au sérieux ?», questionne-t-elle.

Les candidats de gauche aux régionales comme la socialiste Audrey Pulvar et l'Insoumise Clémentine Autain ont aussi témoigné de leur soutien à Alice Coffin. L'écologiste Julien Bayou évoque pour sa part le fait que «la haine et la violence des identitaires masculinistes ne font que confirmer et renforcer notre mobilisation pour l'égalité».

En revanche, nombreux ont aussi pondéré le qualificatif d'«agression», mis en avant par les soutiens d'Alice Coffin. La militante féministe identitaire du collectif Némésis Alice Cordier ironise : «Si se faire offrir des fleurs par un jeune homme en costard lors d'une [conférence] est une agression, alors je veux bien me faire agresser plus souvent.»

L'institut Apollon présidé par l'ancien cadre du Rassemblement national Jean Messiha estime lui aussi ironiquement qu'on est face à «l’horreur, quasiment le nazisme».

Le député européen du Rassemblement national Jean-Lin Lacapelle constate que «l'extrême gauche condamne unanimement la prétendue agression dont aurait été victime Alice Coffin, mais se mure dans un silence coupable quand nos militants sont agressés à coups de matraque télescopique

Sur Facebook, «Les normaux» ont également publié des tags dessinés dans les rues de la ville de Rouen où l'on peut notamment lire à l'attention des néo-féministes : «Les hommes ne sont pas la cause de vos névroses.»