France

Stationnement à Paris : fin de la gratuité pour les deux-roues dès 2022

La Mairie de Paris augmentera en 2022 les tarifs du stationnement pour les automobilistes visiteurs et contraindre les deux-roues motorisés à s'acquitter d'un paiement. Rachida Dati, dénonce un plan qui ajoutera non-résidents du «chaos au chaos».

L’adjoint Europe écologie les Verts (EELV) à la Mairie de Paris, David Belliard, a dévoilé le 15 juin le détail des mesures envisagées dans le cadre d'une vaste réforme des stationnements à la suite des Etats généraux du stationnement qui se sont tenus en octobre dernier. Les scooters et les motos thermiques devront s'acquitter d'un droit de stationnement à compter de 2022, et les automobilistes «visiteurs» verront le tarif horaire du stationnement augmenter dès la 1er août 2021. La moitié des places de stationnement situées en surface (c’est-à-dire entre 60 000 et 65 000) devraient également être supprimées pour être transformées en trottoirs élargis, pistes cyclables, espaces végétalisés, terrasses, etc.

Comme le précise la Mairie de Paris sur son site internet, la gratuité du stationnement sera préservée pour les scooters et les motos électriques mais les deux-roues motorisés (scooters, mobylettes et motos) devront payer 3 euros l'heure pour un stationnement du Ier au XIe arrondissement et 2 euros l'heure dans les autres arrondissements, ce qui correspond à un tarif égal à 50% de celui appliqué aux automobiles. David Belliard a également appelé la future police municipale parisienne à «sanctionner plus durement le stationnement sauvage» des deux roues motorisées.

Pour les automobilistes non-résidents, l’augmentation du tarif passera de 4 euros à 6 euros l’heure de stationnement dans le centre de Paris (Ier au XIe arrondissement) et de 2,4 euros à 4 euros l’heure dans les autres arrondissements. Les contraventions seront également rehaussées en passant de 50 à 75 euros dans le centre de Paris et de 35 à 50 euros dans les arrondissements extérieurs.

Pour tous les publics (deux-roues motorisés ou voitures), Paris souhaite préserver une logique tarifaire qui évolue selon le profil du motard ou de l'automobiliste. Les tarifications ne seront donc pas les mêmes pour les résidents, les professionnels et les visiteurs. S'agissant des résidents qui ont droit à des tarifs préférentiels en obtenant une carte de résident, la ville va limiter le nombre de cartes de stationnement autorisé par personne estimant que 6% d’entre eux disposent de 2 ou 3 cartes de stationnement résidentiel. La Mairie de Paris a par ailleurs révélé travailler avec les concessionnaires et les bailleurs sociaux pour faciliter la transition des véhicules des riverains vers le sous-sol.

Le coordinateur de la Fédération française des motards dénonce un plan «arbitraire»

Après l'annonce de cette réforme, les réactions ont fusé : le délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, Pierre Chasseray, a déclaré immédiatement sur Twitter : «Ami automobiliste, c'est officiel ! Cela coûtera désormais plus cher à Paris de se garer que de rouler», dénonçant le «délire de bobo écolo nourrie au caviar bio» de la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Interrogé par Sud Radio le 16 juin, Jean-Marc Belotti, coordinateur de la Fédération française des motards en colère pour Paris et la petite couronne, a dénoncé un plan «arbitraire», estimant que «faire payer les deux-roues motorisés dans les grandes villes, c’est nier leur plus-value en termes de fluidification du trafic, de mobilité», a-t-il estimé, soulignant que des gens viennent «travailler dans les grandes villes avec des voitures de quatre à six places, quand nous, notre espace est optimisé». Le représentant des motards a également pointé du doigt les véhicules électriques qui seront exonérés alors «qu'on sait bien qu’ils ne sont pas verts, leur construction ne l’est pas».

Ces mesures de réduction du nombre de places de stationnement et d’augmentation des prix vont rajouter du chaos au chaos !

D'après Le Parisien, pour Rachida Dati, la maire du VIIe arrondissement de Paris et chef de file du groupe LR (Les Républicains) au Conseil de Paris, «cela va compliquer la vie des Parisiens», ajoutant que «cela va aussi, et surtout, compliquer la vie des non-Parisiens qui viennent dans la capitale pour travailler, faire des courses, se divertir», estimant enfin que «ces mesures de réduction du nombre de places de stationnement et d’augmentation des prix vont rajouter du chaos au chaos !»

La Mairie de Paris a par ailleurs souligné que les objectifs poursuivis par cette réforme étaient de lutter contre la pollution de l’air et le bruit provoqués par les véhicules à moteur thermique tout en rendant une partie de l’espace public aux piétons et aux cyclistes.«Aujourd'hui, la moitié de l'espace public est accaparée par la voiture», a souligné David Belliard, «alors qu'elle ne représente plus que 13% des déplacements et encore beaucoup trop de pollution». Ces nouvelles mesures seront présentées au Conseil de Paris en juillet 2021 avec une adoption qui laisse peu de place au doute étant donné le consensus qui existe sur le sujet au sein de la majorité.