France

Affaire de Cergy-Pontoise : l'auteur présumé de propos racistes et de l'agression a été interpellé

L'homme soupçonné d'avoir agressé et proféré des injures racistes à un livreur noir devant un restaurant de Cergy-Pontoise a été interpellé à Paris, a appris l'AFP de source policière, confirmant une information du Parisien.

L'agresseur présumé du livreur victime de racisme a été interpellé à Paris le 1er juin, selon l'AFP. «Il a été interpellé dans la matinée sans violence à Paris et a été placé en garde à vue», a ainsi indiqué une source policière du Val-d'Oise auprès de l'agence de presse.

Les faits s'étaient déroulés le 30 mai au soir à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise). La victime, un homme noir, livreur à vélo, a été agressé alors qu'il récupérait une commande au Brasco, un établissement qui offre de la restauration rapide. Il écoutait de la musique en attendant sa commande lorsque «son agresseur lui a demandé de baisser le son», a précisé Mehana Mouhou, l'avocat de la victime, auprès de l'AFP. 

L'homme a cédé à la requête mais «l'agresseur voulait plus alors il s'est jeté sur lui violemment et l'a frappé et a proféré des injures racistes. La violence était tellement inouïe que mon client a eu l'impression que c'était terminé pour lui», a expliqué l'avocat. «Il est sous le choc, traumatisé par cette violence et des propos qu'il a entendus», a poursuivi Mehana Mouhou.

Une femme, témoin de l'altercation, a filmé depuis sa fenêtre l'agresseur présumé, qui l'a alors prise à partie. Dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on entend l'homme proférer des insultes racistes. Il déclare notamment : «Espèce de négresse, espèce de sale noire [...] pendant 800 ans on vous a vendus comme du bétail.»

L'avocat du livreur et de la vidéaste a déposé plainte le 1er juin auprès du procureur de Pontoise pour des faits qualifiés de «violence volontaire avec la circonstance aggravante de racisme», «injures publiques à caractère raciste», «apologie de l'esclavage et de crime contre l’humanité». L'enquête a été confiée au commissariat de Cergy-Pontoise.

A l'appel du collectif la Brigade antinégrophobie, près de 150 personnes s'étaient rassemblées le 31 mai après-midi devant le restaurant où est survenue l'agression. Ni le livreur, ni l'agresseur ne sont salariés du restaurant.

La préfecture a pris un arrêté de fermeture administrative de l'établissement pour sept jours pour «nécessité de l’ordre» et «tranquillité publique».