Ce 28 mai vers 10h30, un homme a pénétré dans l’hôtel de la police municipale de La Chapelle-sur-Erdre, au nord de Nantes, et a asséné plusieurs coups de couteau à une policière municipale âgée d’une quarantaine d’années, selon les informations de Ouest France. Selon une source proche du dossier citée par l'AFP, son pronostic vital est engagé. Selon le maire de la ville, elle aurait été blessée au niveau de la jambe, du bras et de la main.
En début d'après-midi, un suspect a été interpellé, selon la gendarmerie. Deux gendarmes ont été blessés, notamment à la main et au bras, durant l'opération. Un troisième gendarme était en état de choc.
Par la suite, l'AFP a indiqué que le suspect interpellé était mort. Le Parisien rapporte qu'il avait été touché par balle lors de son arrestation.
Selon une source proche du dossier citée par l'agence de presse, le suspect avait «un profil hybride, radicalisé et malade psychiatrique très lourd». Europe 1, de son côté, indique que le suspect était sorti de prison quelques semaines auparavant. Il serait fiché au FSPRT (fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste).
250 gendarmes mobilisés pour retrouver l'auteur des faits
250 gendarmes, dont l'antenne du GIGN de Nantes, ont été déployés pour retrouver l'auteur des faits, ainsi que deux hélicoptères, trois équipes cynophiles et un escadron de gendarmes mobiles. La section de recherches de la gendarmerie de Nantes a été chargée de l'enquête. Le véhicule du suspect aurait été retrouvé accidenté à La Chapelle-sur-Erdre, selon les Dernières nouvelles d'Alsace. Ses motivations demeurent pour l'heure inconnues.
Un témoin oculaire a confié à Ouest-France : «Je l’ai vu repartir à pied. Il descendait vers le parking. Je lui ai demandé de l’aide car j’avais un souci avec mon scooter qui ne démarrait plus. Il était calme. Mais quand j’ai vu qu’il était armé, j’ai pris peur.»
Les écoles aux alentours ont été sécurisées, selon la gendarmerie. «Les enfants sont confinés dans les écoles et collèges de la ville», a confirmé un responsable municipal à l’AFP. Selon une source interrogée par BFMTV, l'homme aurait ensuite commis une deuxième agression. «Evitez le secteur et respectez strictement les consignes des gendarmes», a prévenu sur Twitter la gendarmerie nationale.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est rendu sur place dans l'après-midi. «La policière municipale a été courageuse et a su se protéger avec les moyens qu’elle avait et malgré ses blessures importantes elle va survivre et c’est une très bonne chose», a-t-il déclaré lors d'un point presse.
Après l'agression dans les locaux de la police municipale vers 9h45, l'assaillant «a pris la fuite», a expliqué Gérald Darmanin, soulignant que 250 gendarmes ont été mobilisés pour arrêter l'individu, dans un contexte marqué par une hausse des attaques sur les forces de l'ordre.
«Cet individu français né en France, (...) est connu des services de police, sortait de prison et en 2016 il avait été signalé pour une pratique rigoriste de l'islam pour radicalisation et ainsi inscrit au fichier FSPRT» (Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste), a ajouté le ministre. L'homme, qui avait purgé une peine de huit ans d'emprisonnement prononcée pour vol aggravé et séquestration, était diagnostiqué comme schizophrène.
Une jeune femme séquestrée dans la cavale de l'assaillant
Une enquête a été ouverte pour tentative de meurtre sur une policière municipale et sur des gendarmes mais aussi pour séquestration d'une jeune femme, a annoncé le procureur de la République de Nantes lors d'une conférence de presse en fin de journée.
L'agresseur a pénétré durant sa fuite dans l'appartement de la jeune femme, d'où il a fait feu sur des gendarmes en faction. Le magistrat a également indiqué que l'assaillant, décédé à l'issue d'un échange de tirs avec les gendarmes, avait avant sa cavale agressé un autre policier dans les locaux de la police municipale, lui portant un coup de couteau, bloqué par son gilet pare-balles.
«Cette enquête criminelle confiée à la section de recherches est aujourd’hui supervisée et dirigée par le parquet de Nantes», a déclaré le procureur précisant que «cette situation est susceptible d'évoluer» si «une qualification pénale en lien avec le terrorisme» était retenue au gré de l'avancement de l'enquête.
Cette attaque intervient un peu plus d'un mois après celle de Rambouillet (Yvelines), au cours de laquelle une fonctionnaire de police avait été tuée d'un coup de couteau à la gorge par un Tunisien arrivé en France en 2009. Il avait été abattu par un policier au sein du commissariat.