Vers 3h30 du matin dans la nuit du 13 au 14 mai, une centaine de migrants ont tenté de s'introduire sur le site du port de Calais en découpant une clôture grillagée située au niveau du chantier de Calais Port 2015, comme le précise La Voix du Nord. Ils ont également installé un barrage fait de planches de bois et de détritus en travers de la rocade portuaire dans le but de bloquer les poids lourds.
Selon la préfecture du Pas-de-Calais citée par l'AFP, des projectiles ont été lancés par les migrants et un chauffeur routier en ayant reçu un a été blessé à la tête. Il a été transporté par les sapeurs-pompiers au centre hospitalier de Calais.
Plusieurs camions ont subi des dégradations par des jets de projectiles et la circulation a été légèrement perturbée le temps de l'intervention des forces de l'ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les migrants. Ceux-ci ont pris la fuite à leur approche et il n’y a donc pas eu d’interpellation.
«Il y en a marre»
«Ça va pas, ça va pas, ça va pas… Ça recommence, y en a marre, a réagi auprès du quotidien régional Jean-Marc Puissesseau, le président du port de Calais. «Ce n’est pas la peine que l’on fasse tous les efforts si derrière on a une image polluée, détruite par les migrants, qui ne sont d’ailleurs pas interpellés !», s'est-il indigné, en affirmant ne pas avoir vu depuis longtemps une tentative d’intrusion de cette ampleur.
Même lassitude du côté du président du Conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand : «Il y en a marre... Je n'ai pas envie de revivre l'histoire passée. On s'est battu avec [la maire LR de Calais] Natacha Bouchart pour le démantèlement de la jungle [en 2016] et pour un règlement de la situation migratoire du littoral». «L'Etat a pris des engagements, ils ne sont pas tenus», a lancé le candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2022.
Dans une lettre au Premier ministre, les deux élus demandent le déploiement immédiat de moyens humains et matériels supplémentaires. «J'ai demandé des renforts pour la BMR [la brigade mobile de recherche, chargée des questions migratoires], ils ne sont que 36 et j'ai prévenu l'Etat que les filières de passeurs avaient multiplié leurs activités par deux et même trois», a pointé Natacha Bouchart, estimant également nécessaire de «modifier la judiciarisation de la question migratoire».
Des centaines de migrants, Irakiens, Iraniens, Soudanais ou encore Erythréens, désireux de gagner l'Angleterre, se trouvent dans le Calaisis. Nombre d'entre eux tentent la traversée par la mer sur de petites embarcations, d'autres par camions via le tunnel sous la Manche. Depuis le début du mois de mai, plus de 180 d'entre eux ont été secourus dans les eaux françaises et ramenés à terre, selon les chiffres communiqués par la préfecture maritime.