France

Israël, Gaza : la classe politique prend position, l'exécutif veut la fin du «cycle des violences»

Alors que les violences redoublent, des élus de droite ont affiché un soutien clair à Israël, au contraire de certains élus de gauche qui se sont rangés derrière les Palestiniens. Le gouvernement adopte pour sa part une position d'équilibre.

Sur fond de regain des tensions, et alors que les pertes humaines s'alourdissent depuis le 10 mai, la classe politique française a réagi aux échanges de tirs entre la bande de Gaza, administrée par le Hamas, et l'Etat d'Israël. 

Interpellé au Sénat par le chef de file des communistes Pierre Laurent, le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie Jean-Baptiste Lemoyne a tenu un discours d'équilibre. «L'émotion elle n'est pas à géométrie variable. Les pensées, nous les adressons tant pour les enfants qui ont pu mourir à Gaza, que pour les Israéliens qui sont morts aussi», a-t-il déclaré. 

Les pensées nous les adressons tant pour les enfants qui ont pu mourir à Gaza, que pour les Israéliens qui sont morts aussi

«Nous rappelons notre ferme opposition à la colonisation, aux démolitions de structures palestiniennes, aux évictions dans les quartiers palestiniens [...] Elles sont illégales au droit international, c'est très clair, elles sont un obstacle majeur à la paix», a-t-il poursuivi, avant de condamner les tirs du Hamas sur Israël «qui cette nuit encore ont provoqué plusieurs victimes». 

«Le cycle des violences en cours à Gaza, à Jérusalem mais aussi en Cisjordanie et dans plusieurs villes d'Israël risque de conduire à une escalade majeure. En moins de 15 ans, la bande de Gaza a connu trois conflits meurtriers. Tout doit être fait pour en éviter un quatrième», a déclaré pour sa part le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian au Sénat.

La droite derrière Israël

À droite, plusieurs personnalités ont apporté un soutien inconditionnel à Israël, comme le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, qui a multiplié les appels pour que le gouvernement français se place derrière l'Etat hébreu : «Pourquoi Emmanuel Macron n’a-t-il toujours pas apporté son soutien à Israël sous les bombes des terroristes islamistes du Hamas ?», a-t-il écrit sur Twitter, dans une série de messages sur ce thème. 

Idem pour le maire de Nice – qui vient de quitter LR – Christian Estrosi, qui a dénoncé «avec force une partie de la presse qui propage fake news et infos malveillantes à l’égard d’Israël», le tout accompagné d'une vidéo explicative publiée par l'armée israélienne, Tsahal. 

La présidente du RN Marine Le Pen a pour sa part condamné les tirs du Hamas et plaidé pour la paix : «La pluie de missiles lancée par le Hamas sur les populations civiles israéliennes est un acte inacceptable. Espérons que les peuples israélien et palestinien trouvent la voie de la paix», a-t-elle écrit dans un tweet. 

Parmi les autres soutiens notables à Israël, on compte celui de l'ancien Premier ministre Manuel Valls ou encore de la députée maroniste Aurore Bergé : «Israël est une démocratie qui continue à se battre pour son droit à exister et à protéger les siens. Elle aura toujours des amis solides et sincères pour la soutenir dans l'épreuve», a écrit cette dernière.

À gauche, des dénonciations des agissements d'Israël se sont fait entendre. Plusieurs parlementaires, dont les insoumis Manon Aubry et François Ruffin, la sénatrice écologiste Esther Benbassa ou encore les communistes Elsa Faucillon et Laurence Cohen ont signé une tribune dans l'Humanité demandant à Emmanuel Macron d'intervenir. Les signataires ont notamment demandé au chef de l'Etat d'«exiger du Premier ministre israélien qu’il mette fin aux provocations de ses alliés extrémistes et de sa police à Jérusalem». 

«Les parlementaires du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste condamnent fermement les exactions israéliennes dans tous les territoires palestiniens occupés et réaffirment leur soutien aux populations palestiniennes. Ils réitèrent leur attachement à une solution à deux Etats», a-t-on par ailleurs pu lire dans un communiqué des élus communistes au Sénat.