France

Une manifestation LGBT avec un cortège interdit à «toute personne blanche» annulée

Après avoir suscité la polémique, le centre LGBTI de Touraine a annulé une manifestation prévue le 15 mai dans laquelle se serait trouvé un cortège «non-mixte», duquel «toute personne blanche» se serait fait «cordialement (ou non) dégager».

Le centre LGBTI de Touraine a annulé le 12 mai une manifestation prévue trois jours plus tard visant à dénoncer l'homophobie et contenant une zone «non-mixte». Dans une story publiée sur les réseaux sociaux, le centre avait écrit : «Toute personne blanche qui essaiera de s’incruster dans ce cortège se fera cordialement (ou non) dégager». 

Sur Facebook, le conseiller municipal d'opposition de Tours Olivier Lebreton a dénoncé «une manifestation qui séparera les personnes suivant la couleur de leur peau» et la «dérive discriminante» de l'association. Il a également appelé le maire écologiste Emmanuel Denis à condamner ces propos.

Ce dernier a quant à lui «renouvelé toute [sa] confiance au centre LBGTQI de Tours» et a dénoncé une «polémique instrumentalisée par l'extrême droite et relayée par la droite locale», tout en affirmant que la marche serait «ouverte et inclusive».

Selon Johan Yager, porte-parole du centre LGBTI de Tours cité par France Bleu, la publication serait à l'initiative du Collectif antiraciste de Tours – «partenaire» de la mobilisation – et a été «repartagée» par le centre sans vérifier son contenu. «Evidemment c'est une phrase que l'on condamne, cette story nous a échappé, nous dessert complètement et n'est pas en adéquation avec nos idées», tempère-t-il. Le centre LGBTI de Touraine avait cependant confirmé dans une publication ultérieure que cette zone serait mise en place car «certaines personnes racisées ne se sentent pas à l’aise dans des cortèges mixtes» – en précisant toutefois «qu'aucun contrôle ne [serait] réalisé».

Finalement, dans un communiqué publié sur Instagram le 12 mai en fin de matinée, le centre a annoncé avoir pris la décision d’annuler la marche en raison des «menaces et des risques encourus pour l’association mais aussi pour toutes les personnes qui souhaitaient s’y rendre».