France

LREM retire son investiture à la candidate apparue voilée sur une affiche électorale à Montpellier

Le délégué général de La République en marche a annoncé sur RTL que le parti macroniste retirera l'investiture de la candidate de Montpellier apparue voilée sur une affiche électorale malgré les protestations de plusieurs députés du mouvement.

Malgré les nombreuses protestations d'élus LREM, le délégué général du parti La République en marche (LREM) Stanislas Guerini a annoncé le 11 mai sur RTL que la candidate Sarah Zemmahi, apparue voilée sur une affiche électorale, se verrait retirer son investiture après le refus son l'équipe de «changer [leur] document de campagne». «Soit ces candidats changent leur photo, soit LREM leur retirera leur soutien», avait-il averti la veille.

«Notre mouvement politique considère, c'est sa ligne politique, que les signes religieux ostentatoires n'ont pas leur place sur les affiches de campagne dans le cadre d'une campagne électorale», a-t-il fait valoir, précisant qu'il n'était en revanche pas pour le changement de la loi qui ne l'interdit pas. 

«Je considère [...] que dans le cadre d'une campagne politique, on n'a pas à afficher un signe religieux ostentatoire, quelle que soit la religion», a-t-il encore assuré, ajoutant que cela pouvait tout aussi bien concerner une «kippa» ou une «croix apparente». «Les valeurs qu'incarne ce mouvement La République en marche que je représente, sont des valeurs universalistes, je ne souhaite pas que la clé d'entrée dans une campagne soit une clé d'entrée de différenciation, singulièrement sur une religion donnée», a-t-il détaillé.

Le cadre du parti macroniste a tout de même tenu à préciser qu'il n'a «absolument rien contre cette candidate», et qu'il ne souhaitait pas non plus que la loi sur les «signes religieux ostentatoires dans l'espace public» changeât. 

Stanislas Guerini a profité de son passage sur RTL pour s'en prendre au RN dont il a été accusé d'adopter l'agenda : «Evidemment je n'ai pas appris ça dans un tweet de Jordan Bardella et je vais vous dire si j'ai un regret dans cette affaire, c'est d'avoir répondu à Jordan Bardella [...] à aucun moment je ne veux laisser penser qu'il peut y avoir la moindre collusion de pensée avec le Rassemblement national». Et au député de tancer la «vision dévoyée» de la laïcité du RN : «On a bien compris qu'à chaque fois qu'ils parlent de laïcité, c'est pour en réalité en faire une arme contre l'islam.»

La veille, plusieurs députés LREM ont critiqué cette position avec plus ou moins d'intensité, et se sont offusqués que le chef du parti ait relayé un tweet publié par un adversaire politique. Même au sein de l'exécutif, ce choix ne fait pas l'unanimité : «A titre personnel, je pense qu'il faut appliquer la loi, rien que la loi et toute la loi, mais ça fait maintenant un bon moment qu'En marche a annoncé qu'il ne souhaitait pas avoir des candidats qui affichent des signes religieux», a notamment déclaré la ministre de l'Emploi Elizabeth Borne sur Franceinfo le 11 mai.

La veille, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait en revanche soutenu le parti dans sa démarche. «Pour la République en marche, on ne souhaite pas présenter de candidat qui s'affiche sur des documents officiels de campagne avec un signe ostensible religieux, c'est une question de choix politique», avait-il déclaré sur France inter.