Jean-Luc Mélenchon ne croit pas beaucoup à la première campagne électorale d'Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice candidat sur la liste LREM pour les régionales dans les Hauts-de-France. Le député et leader de la France insoumise a jugé sur BFMTV le 9 mai que le garde des Sceaux «va se faire plier parce qu'il représente un peu tout ce que les gens détestent : les avocats, fort en gueule, bavard, injurieux... de Paris».
«Dans le Pas-de-Calais, nous avons affaire au peuple travailleur, qui est usé de misère et de souffrance, d'entreprises qui ferment, d'emplois perdus. Et voir cet homme venir comme il le fait, je pense que ça exaspèrera davantage qu'autre chose», a développé celui qui avait était candidat dans la région, aux législatives 2012 dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, où il avait été battu par la présidente du RN Marine Le Pen.
Il ne faut pas faire confiance aux hommes de pacotille
Un épisode sur lequel Jean-Luc Mélenchon est lui-même revenu sur BFMTV : «J'avais moi-même été dans la circonscription de Madame Le Pen, elle m'avait battu au premier tour et les socialistes avaient fait élire un brillant combattant qui a ensuite disparu dans le décor et n'a plus jamais rien fait.» Ainsi, selon l'ancien sénateur PS, «il ne faut pas faire confiance aux hommes de pacotille dans la lutte aussi sévère qui nous oppose au Front national parce que nous avons affaire à un parti déterminé».
Du côté du RN, questionnée sur la candidature d'Eric Dupond-Moretti, Marine Le Pen a prédit le 8 mai à ce «fort en gueule» de repartir «rapidement plutôt humilié», comme avant lui Bernard Tapie et Jean-Luc Mélenchon, venus «défier le RN». Le même jour, sur un marché de Lens (Pas-de-Calais), le candidat et ministre de la Justice a qualifié le parti de Marine Le Pen de «véritable danger pour la démocratie». «Tout ce que porte Marine Le Peste [sic], Marine Le Pen, je l'exècre», a-t-il lancé.