La tribune de militaires publiée par Valeurs actuelles le 21 avril continue de faire parler. Dans le même média le 8 mai, l'ancien aumônier des parachutistes Richard Kalka s'en prend au général François Lecointre, le chef d'état-major des armées qui a annoncé le passage devant un conseil militaire de 18 signataires de la tribune encore en activité.
«En voulant aujourd’hui punir et sanctionner les soldats [...] tu revêts l’uniforme [de] celui qui ne pense qu’à lui et son avancement», écrit le prêtre, qui a servi dans le 1er régiment de chasseurs parachutistes. Sa lettre ouverte, reprise par Valeurs actuelles, avait été préalablement publiée le 7 mai sur le site conservateur Le Salon beige. «Tu devras un jour en répondre devant Dieu, si tu es croyant. En attendant, tu pourras t’enorgueillir d’avoir cassé tes anciens qui n’avaient pour bouclier, face au pouvoir politique indigne, que leur honneur mué en un cri d’alarme», poursuit-il.
Pour rappel, cette tribune dénoncée par la gauche a été lancée par Jean-Pierre Fabre-Bernadac, officier de carrière, et signée par «une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d'un millier d'autres militaires», selon Valeurs actuelles. Leur texte alerte face à un «délitement» de la France dû, selon eux, à «un certain antiracisme [qui] s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés [...] Délitement qui, avec l’islamisme et les hordes de banlieue, entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraires à notre constitution [...] Délitement, car [...] le pouvoir utilise les forces de l’ordre comme agents supplétifs et boucs émissaires face à des Français en gilets jaunes exprimant leurs désespoirs».
«Je considère que plus les responsabilités sont élevées, plus l’obligation de neutralité et d’exemplarité est forte», avait expliqué le général Lecointre le 28 avril dans Le Parisien. «L’armée est républicaine, elle n’est pas politisée, combat tous les jours pour son pays. [...] C’est le billet de gens à la retraite, qui ont une vision décalée de la réalité de nos engagements : je leur dénie le droit de porter un jugement sur ce que nous sommes ! C’est une tentative de manipulation de l’armée inacceptable», avait-il développé, alors que selon La Tribune, le chef d'état-major serait donné partant de son poste face au mécontentement dans les rangs de la Grande muette.