Assa Traoré, poursuivie en diffamation par les gendarmes qu'elle accuse dans une tribune d'avoir tué son frère, comparaissait lors d'une deuxième journée d'audience devant le tribunal judiciaire de Paris. Elle a profité de cette occasion pour plaider la cause qu'elle défend depuis près de cinq ans.
En l'absence de perspectives sur un éventuel procès dans cette affaire au fort retentissement médiatique, les parties ont débattu «avant l'heure», selon les termes d'Assa Traoré, des causes du décès de son frère, Adama.
En point presse, son avocat Yassine Bouzrou a défendu sa cliente concernant les accusations de diffamation en affirmant qu'elle avait évoqué des «éléments factuels précis [...] en se basant sur des éléments objectifs». «Tous les éléments mettent en cause les gendarmes [...] la justice française doit prendre ses responsabilités et nous devons aller [...] devant un procès public», a appuyé la jeune femme devant les micros de la presse, ajoutant que l'affaire Adama Traoré était devenue «nationale [...] appartenant à la France entière».
Concernant le procès en diffamation, la décision a été mise en délibéré au 1er juillet. En février, les gendarmes avaient obtenu une condamnation d'Assa Traoré par la cour d'appel de Paris, devant laquelle ils l'attaquaient au civil pour «atteinte à la présomption d'innocence».