France

«Jamais je n'avais subi une telle violence dans mon parti» : Christian Estrosi quitte LR

Le maire de Nice a annoncé qu'il quittait Les Républicains, déplorant «la dérive d'une faction qui semble avoir pris en otage la direction du parti» pour faire capoter le projet d'alliance entre LREM et LR lors des élections régionales.

Le maire de Nice Christian Estrosi a annoncé le 6 mai qu'il quittait à son tour Les Républicains (LR) et appelé, après les remous créés dans le parti autour du projet d'alliance entre LREM et LR aux régionales en PACA, à «reconstituer une grande formation politique».

«Je m'en vais de LR», a ainsi fait savoir Chrisitan Estrosi dans un entretien accordé au Figaro, disant regretter «la dérive d'une faction qui semble avoir pris en otage la direction du parti».

Se disant gaulliste depuis toujours, le maire de Nice assure n'avoir «jamais subi une telle violence dans [son] parti» que lors des discussions autour de cette affaire depuis le 2 mai, où il déplore avoir été qualifié de «malfaisant», tout comme Hubert Falco, le maire de Toulon, qui a lui aussi quitté Les Républicains. «Ce qui est malfaisant c'est de ne rêver que d'entre soi [...], de pactiser avec nos ennemis de l'extrême droite», ajoute Christian Estrosi, qui demande aux Républicains de «dire clairement qu'en toutes circonstances et dans toutes les élections, ils feront barrage à l'extrême droite avant toute chose».

L'ancien président du Conseil régional de PACA a évoqué l'information du Canard enchaîné – démentie par le principal intéressé – selon laquelle le député et président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes Ciotti aurait «négocié à son avantage un accord secret avec le RN lors des dernières législatives», en regrettant que LR n'ait engagé «ni enquête ni procédure sur ce viol caractérisé des principes fondamentaux érigés par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et une majorité des élus républicains».

«Cette décision a le mérite de la cohérence»

«Je regrette toujours les départs, mais cette décision a le mérite de la cohérence», a de son côté déclaré à l'AFP le président de LR Christian Jacob. «Conformément aux valeurs de notre famille politique, nous sommes et nous resterons les opposants déterminés à l'idéologie du Rassemblement national», a-t-il ajouté.

Pour le maire de Nice – qui avait lancé son mouvement politique «la France audacieuse» en septembre, «il est temps de reconstituer une grande formation politique moderne pour rassembler les gens de droite et du centre autour d'un vrai projet». «Je n'entends subir ni l'autorité d'un appareil politique, ni d'une autorité gouvernementale quelle qu'elle soit», a affirmé l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, avant de préciser qu'il n'avait de comptes à rendre qu'aux électeurs de sa ville et son territoire.

Considéré comme «Macron-compatible», Christian Estrosi avait jeté un pavé dans la mare en septembre dernier en suggérant un accord entre la droite et Macron pour 2022. Une position qui l'a mis en opposition avec les tenants de la ligne souverainiste de son parti. «On sait tous que Christian désire simplement un maroquin en 2022. C’est pour cela qu’il écoute Macron au doigt et à l’œil», analyse un membre de LR, cité par Valeurs actuelles.