France

Légalisation du cannabis : un député centriste brandit un joint en pleine séance à l'Assemblée

Lors des questions au gouvernement, l'élu François-Michel Lambert, du groupe Libertés et territoires, a souhaité défendre la «légalisation contrôlée» du cannabis en exhibant un joint. Un moment qui a créé des frictions à l'Assemblée.

Parfois allié de la majorité, parfois opposé, François-Michel Lambert du groupe Libertés et territoires a créé un buzz médiatique dans l'Hémicycle le 4 mai, lors des traditionnelles questions au gouvernement.

Le centriste, défenseur de la légalisation du cannabis, a en effet brandi un gobelet décoré d'un logo en forme de feuille de marijuana, avant d'exhiber le joint qu'il contenait.

«Le simple fait de montrer ce gobelet pourrait m'inquiéter [...] pour montrer la légalisation du cannabis», lance-t-il, engendrant les premières réactions de ses collègues. «Le simple fait de sortir un joint pourrait également créer des esclandres. Alors Monsieur le ministre, êtes-vous prêt à un débat sans l'instrumentaliser [...] rationnel, loin des émotions ?», conclut-il, sous le regard des députés et du président de l'Assemblée, Richard Ferrand.

L'élu au perchoir a notamment tenté de raisonner François-Michel Lambert en lui précisant qu'il était interdit par le règlement «de brandir ce type d'objet». «Monsieur Lambert, je vous rappelle au règlement et ce sera inscrit au procès-verbal», a poursuivi Richard Ferrand. Gérald Darmanin a ensuite pris la parole. «Tous ces mères et pères de famille qui se battent tous les jours pour expliquer à leurs enfants que c'est de la merde ce qu'ils prennent dans leurs veines et qu'ils fument», a notamment réagi le ministre de l'Intérieur.

«Je ne peux pas montrer ici, monsieur le député, toutes ces personnes qui luttent contre des cancers, qui luttent contre des maladies dépressives qui ne résistent pas à ces difficultés parce qu'il y a des discours permissifs, et permettez-moi de vous le dire, monsieur le député, un peu démagogiques dans vos propos», a également déclaré Gérald Darmanin qui voit des incohérences dans la rhétorique de François-Michel Lambert. Le ministre a en effet fustigé l'ambiguïté politique du parlementaire qui a voté en début du quinquennat l'augmentation du prix du paquet de cigarettes au nom de la lutte contre le cancer et qui défend désormais la légalisation d'une drogue douce.

Durant son intervention, François-Michel Lambert avait rappelé que la France comptait «cinq millions de consommateurs de cannabis», dénonçant le fait que les «dealers vend[aient] des produits frelatés» ayant des conséquences sur la santé des individus. «Le tout répressif est un échec total [...] la légalisation contrôlée par l'Etat permettrait [...] d'assécher les trafics, de créer des recettes fiscales et des emplois», a-t-il argumenté, en prenant exemple des «drogues légales comme le tabac ou l'alcool».