France

Affaire Sarah Halimi : une page Facebook dénoncée pour son soutien au meurtrier

Une page en ligne rassemblant 34 personnes appelait à «défendre» Kobili Traoré, «citoyen français persécuté par un groupe qui souhaite lyncher ce jeune homme». Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme a dénoncé un «compte immonde».

Le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) a déclaré le 3 mai vouloir porter plainte après l'apparition sur  Facebook d'une page en soutien à Kobili Traoré, auteur en 2017 du meurtre de Sarah Halimi et déclaré mi-avril pénalement irresponsable par la Cour de cassation à cause de l'abolition de son discernement lors des faits, résultant de sa consommation de stupéfiants.

La page Facebook pointée par le BNVCA, qui comptait 34 membres, a été créée la semaine passée et a été supprimée depuis. On pouvait y lire en description la volonté de son ou ses créateurs de «défendre ce citoyen français persécuté par un groupe qui souhaite lyncher ce jeune homme».

Le BNVCA a évoqué dans un communiqué un «compte immonde qui considère une victime juive torturée, fracassée, défenestrée comme rien, puisque son assassin est dit "innocent"». L'organisation explique avoir chargé «son conseil, Me Serfati, de déposer plainte contre celui qui est à l’initiative de ce groupe ainsi que contre les différents commentateurs qui ont approuvé et soutenu sa démarche».

Un changement de législation demandé par Macron

La décision de la cour de cassation a provoqué un tollé, symbolisé par des manifestations dans plusieurs villes françaises le 25 avril, rassemblant plus de 25 000 personnes, pour contester l'absence de procès.

Le président Emmanuel Macron a appelé à un changement de la législation française afin que l'abolition du discernement causé par une prise de stupéfiants n'exonère pas de la responsabilité pénale. Le président israélien Reuven Rivlin a écrit le 28 avril à son homologue français afin de lui témoigner de son soutien dans son projet de réformer la loi.