France

Affaire Sarah Halimi : le député Meyer Habib veut un procès en Israël s'il n'a pas lieu en France

Le député franco-israélien Meyer Habib a confirmé, lors de la manifestation en hommage à Sarah Halimi, la tenue d'un procès en Israël dans le cas où la France déciderait de maintenir l'irresponsabilité pénale de l'auteur présumé de l'acte antisémite.

Lors de la manifestation parisienne du 25 avril en hommage à Sarah Halimi, le député UDI (centre-droit) Meyer Habib a pris la parole pour demander un procès contre l'auteur présumé des faits, jugé irresponsable pénalement par la justice française.

En préambule de son intervention, le député franco-israélien a dit penser «aux rescapés de la Shoah» présents. «Nous ne pouvons pas rester sans procès pour Sarah Halimi», a-t-il ajouté.

«Il faut impérativement une révision», a-t-il poursuivi, avant d'énumérer plusieurs faits antisémites qui n'ont pas eu de conséquences judiciaires, comme le fait qu'«il n'y a pas eu de procès après l'attentat de la rue Copernic» (attaque contre une synagogue en 1980, qui a fait quatre morts). «Je veux avoir confiance en la République, ce procès doit avoir lieu en France, mais [si ce n'est pas le cas], il aura lieu en Israël, il n'y a pas le choix», a soutenu Meyer Habib.

«Je ne peux pas le croire et je suis député de la République et je suis législateur [...] il y a eu des gens qui ont été jugés et condamnés y compris après avoir pris du cannabis, alors qu'on arrête !», a-t-il ajouté.

La Cour de cassation a entériné le 14 avril le caractère antisémite du crime, mais confirmé l'impossibilité de juger le meurtrier, un gros consommateur de cannabis, compte tenu de l'abolition de son discernement lors des faits.

«J'aime mon pays, j'aime la France, je n'ai qu'un seul souhait, comme vous tous ce soir, juifs ou non-juifs, c'est qu'il y ait un procès en France pour Sarah Halimi», a martelé Meyer Habib.

Interrogé le 22 avril sur LCI au sujet de la plainte déposée par la famille de Sarah Halimi en Israël, le député avait émis l'hypothèse que le meurtrier de cette femme de confession juive de 65 ans pourrait être «capturé, ou pas» par l'Etat hébreu. Un propos qu'il a nuancé peu de temps après, précisant qu'il n'avait pour l'heure «aucune raison de penser» qu'Israël le ferait. 

Des centaines de personnes se sont également rassemblées le 25 avril à Tel-Aviv, en Israël, pour réclamer la tenue d'un procès pour le meurtrier présumé de Sarah Halimi. Des manifestants brandissaient devant l'ambassade de France des panneaux avec le portrait de la victime où l'on pouvait lire, selon l'AFP, «Justice pour Sarah Halimi».