Plusieurs riverains du quartier Stalingrad, dans le XIXe arrondissement de Paris, ont témoigné sur les réseaux de tirs de mortiers d'artifice qui se sont produits deux nuits durant le 30 avril et le 1er mai. Plusieurs sources, notamment policières, affirment au Figaro que les auteurs des tirs seraient des habitants excédés par les nuisances dues à l'affluence de consommateurs de crack sur la place Stalingrad et ses alentours.
«Ces tirs de mortier sont l'expression dangereuse d'un sentiment de révolte, qui est compréhensible», a expliqué au quotidien le maire PS de l'arrondissement, François Dagnaud. «Ils subissent toutes les nuits des regroupements de centaines de trafiquants et toxicomanes, qui opèrent au vu et au su de tous. Le dispositif de sécurisation de ce quartier est totalement sous-dimensionné, et ces tirs de mortier sont une nouvelle alerte sur la gravité de la situation», précise-t-il, ajoutant que «ce week-end, un seuil de violence a été dépassé».
La conseillère LR d'arrondissement Marie Toubiana a écrit le 2 mai sur Twitter qu'avenue de Flandre, «les riverains livrés à eux-mêmes criant au secours depuis des années, sans être entendus, désespérés, tirent au mortier sur les consommateurs».
«Cela fait longtemps que des collectifs de riverains font entendre leurs difficultés. Ils se sont réunis à plusieurs reprises et, durant ces réunions, certains ont clairement évoqué le fait d'en venir à des solutions plus radicales», rappelle Pierre Liscia, porte-parole du parti «Libres!» de la présidente de région Valérie Pécresse, toujours auprès du journal francilien.
La place Stalingrad et ses environs sont un rendez-vous historique des consommateurs de crack. Ces derniers mois, les riverains excédés l'ont rebaptisée «Stalincrack» car l'affluence y a atteint des records, malgré les évacuations successives de plusieurs campements de toxicomanes, dont la fameuse «Colline du crack». Auprès du Figaro, François Dagnaud a déclaré que le quartier faisait face à «de graves problèmes lié à la constitution d'une scène nationale et européenne de crack en plein Paris», qui nécessite «une réponse police-justice plus réactive et sévère sur les trafics».