Plusieurs dizaines de CRS ont été déployés le 1er mai au soir dans le quartier de Fontbarlettes à Valence, après des violences nocturnes survenues la veille entre jeunes, durant lesquelles des coups de feu ont été tirés, a indiqué la préfecture de la Drôme dans un communiqué cité par l'AFP.
Ces violences auraient pour cadre le trafic de stupéfiants dans la ville d'après nos confrères de France Bleu. La préfecture s'exprimait après la diffusion d'une vidéo amateur sur Snapchat montrant une dizaine d'individus habillés de noir, capuches sur la tête et masqués, invectivant un groupe rival sur le parking d'un immeuble, alors que des coups de feu sont tirés. L'un d'entre eux est même filmé en train de viser avec une arme de poing derrière une voiture.
«Des impacts de balles et des douilles de 9 mm ont été retrouvés», a précisé le sous-préfet de la Drôme Bertrand Duclos repris par l'AFP, qui évoque «un différend» entre un jeune du quartier du Plan et un groupe du quartier de Fontbarlettes «sur fond de trafic de stupéfiants».
Déploiement d'une «quarantaine» de CRS
«Je tiens à condamner de la façon la plus ferme ces actes aussi scandaleux qu’injustifiables et affiche la plus totale détermination à donner à cette affaire une suite judiciaire qu'elle mérite», a-t-il déclaré dans le communiqué. «Les auteurs de ces agissements particulièrement graves seront identifiés et déférés à la justice», a-t-il ajouté, soulignant que «personne n'a été blessé» lors de ces violences «qui n’ont pas fait l’objet d’appels spécifiques à la police nationale, laquelle n’a pu intervenir pour y mettre un terme».
A la suite de cet épisode violent, une «quarantaine» de CRS ont été déployés en renfort des effectifs policiers locaux dans ce quartier où, au cours de la même nuit, la police aurait été la cible de tirs de mortier d'artifice par environ quarante individus alors qu'elle accompagnait des pompiers venant en aide à une personne faisant un malaise, selon la radio locale.
«Il y a un "état d’urgence absolue" dans nos quartiers», a déclaré dans un communiqué le maire LR de Valence, Nicolas Daragon. «Avec la même détermination, l’État doit aujourd’hui agir pour garantir la sécurité de tous, avant qu’il ne soit trop tard !» Dans le cadre des annonces du président de la République sur des renforts dans la police nationale, 15 agents supplémentaires doivent être affectés «probablement en septembre» à la circonscription de Valence qui compte aujourd'hui près de 200 agents, selon la préfecture.
Sur Twitter, le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure a réagi : «Non ce n’est pas le tournage d’un film mais la réalité dans certains quartiers. Images impressionnantes d’une fusillade à Valence dans le quartier de Fonbarlettes où la police a interpellé récemment des trafiquants de drogue.»
La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a elle, sur le même réseau social, dénoncé des images symptomatiques «du délitement de l’Etat et de la montée en puissance de barbares qui ont la certitude de l’impunité». «Imagine-t-on cinq ans supplémentaires de ce chaos avec Macron ?», a-t-elle ajouté.
Des CRS ont également été déployés le 1er mai dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Valence, où des violences ont été observées «depuis quelques jours». Dans la même nuit du 30 avril au 1er mai, des policiers auraient été victimes de jets de pierres et de tirs de mortier venant d'un groupe d'une trentaine de jeunes, rapporte France Bleu, alors qu'ils intervenaient en bordure du quartier de la Monnaie où un pylône de caméra de vidéosurveillance venait d'être scié.