«Ce qui nous différencie globalement du Rassemblement national, c'est notre capacité à gouverner» : isolés le 30 avril dans une infographie publiée sur les réseaux sociaux par Les Républicains, ces propos d'Eric Ciotti, issus d'un récent entretien avec Valeurs actuelles ont fait réagir, non sans ironie, certaines personnalités politiques du camp Macron. Le parti politique du député des Alpes-Maritimes a depuis supprimé sa publication.
«Bravo», «Merci», «Les digues tombent»...
«Entre Eric Ciotti et le RN, on savait qu’il y avait moins qu’une feuille de papier à cigarette. Merci pour la confirmation mais elle était inutile», a par exemple twitté l'eurodéputée macroniste Nathalie Loiseau, ancienne ministre chargée des Affaires européennes.
«Bravo Eric Ciotti d’assumer votre réelle couleur politique.
Ce doute, déchirant, est enfin levé. Merci», a abondé en ce sens la députée LREM de la Meuse Emilie Cariou.
«Je ne peux pas croire que Les Républicains s'alignent sur le
Rassemblement national et sortent du champ républicain. Qu'en pensent Christian Jacob ou Damien Abad ?», a pour sa part interrogé l'ancien ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, aujourd'hui président du groupe LREM à l'Assemblée nationale.
«Les digues tombent. Comment un parti qui s’est baptisé Les Républicains peut-il à ce point tourner le dos aux valeurs de la République ?», a encore commenté le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Franck Riester.
Ainsi que l'a relevé le magazine Le Point, cette polémique autour des propos récemment tenus par Eric Ciotti rappelle le tollé qu'avait suscité en 1988 Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur sous Chirac, en faisant un rapprochement entre l'idéologie du Front national (FN) et celle son parti, le Rassemblement pour la République (RPR). «Il y a sûrement au Front national quelques extrémistes, mais, sur l'essentiel, le FN se réclame des mêmes préoccupations, des mêmes valeurs que la majorité. Seulement, il les exprime d'une manière un peu plus brutale, un peu plus bruyante», avait-il déclaré.