France

«Forme d'apartheid» : à l'Assemblée nationale, Ciotti réclame la dissolution de l'UNEF

Le député Eric Ciotti (LR) a interpellé le gouvernement pour exiger la dissolution de l'UNEF, qui a admis organiser des réunions «racisées». La ministre Frédérique Vidal a cherché à temporiser, rappelant l'importance de la «liberté d'association».

Lors d'une intervention à l'Assemblée nationale le 23 mars à l'occasion d'une séance de questions au gouvernement, le député LR (Les Républicains) Eric Ciotti s'en est vivement pris à l'UNEF (Union nationale des étudiants de France), soupçonnée de mener des actions discriminatoires à l'encontre des personnes blanches. 

Exigeant la dissolution de l'organisation étudiante, le député a demandé au gouvernement s'il entendait supprimer tout financement à cette organisation et s'il comptait également saisir le parquet en vue de l'ouverture d'une enquête pour incitation à la haine raciale.

«Nous avons appris la semaine dernière, par la bouche de sa présidente, que l'UNEF organisait des réunions interdites aux blancs. Cette forme d'apartheid constitue une étape supplémentaire dans la dérive immonde de ce syndicat», s'est-il insurgé. 

Poursuivant son propos, le député a énuméré différentes polémiques qui ont agité l'UNEF ces dernières années, comme ces anciens membres ou responsables ayant manifesté leur volonté de «gazer les blancs, cette sous-race» ou évoqué un «délire de petits blancs» lorsque le France s'était émue de l'incendie de Notre-Dame à Paris, avant de rappeler l'affichage des noms de professeurs soupçonnés par l'organisation d'islamophobie quelques mois après l'assassinat de Samuel Paty. «Très clairement, l'UNEF a quitté le champ républicain pour devenir le bras armé de l'islamo-gauchisme à l'université», a-t-il poursuivi.

Frédérique Vidal défend les «corps intermédiaires» et «la liberté d'association»

En réponse à Eric Ciotti, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ­Frédérique Vidal, a regretté qu'une frange de ce mouvement étudiant se soit éloignée du champ républicain. La ministre a néanmoins estimé que le débat n'était «pas de dissoudre ou pas l'UNEF», expliquant qu'il était nécessaire d'avoir «des corps intermédiaires» dans les milieux étudiants tout en protégeant «la liberté d'association», à laquelle le gouvernement est selon elle très attaché.

«La lutte contre le racisme et l'antisémitisme ne peut être efficace que si elle est universelle et que si elle refuse les dérives communautaristes, particularistes, et surtout, les polémiques stériles», a-t-elle conclu.

Le 17 mars sur Europe 1, la présidente de l'UNEF, Mélanie Luce, avait reconnu que des réunions interdites aux personnes blanches s’étaient déjà tenues au sein de l’organisation. «Oui, ça existe […] On organise des réunions pour permettre aux personnes qui sont touchées par le racisme de s’exprimer sur ce qu’elles subissent», avait-elle admis, ajoutant que «ça ne veut pas dire qu’on y prend des décisions : aucune décision n’est prise en non-mixité dans l’UNEF».

Ces propos ont suscité une vague d'indignation au sein de la classe politique, de la gauche jusqu'à l'extrême droite, à commencer par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, qui avait déclaré le 19 mars à ce sujet sur RMC/BFMTV, qu’il s’agissait selon lui d’un acte raciste, le qualifiant de «profondément scandaleux».