France

La droite réagit après l'annonce de sanctions contre les officiers signataires de la tribune

Au lendemain de l'annonce de sanctions contre les officiers d'active signataires de la tribune dans Valeurs actuelles, de nombreuses personnalités de droite ont réagi, partagées entre accord avec le «constat» et prise de distance avec la démarche.

Ce 28 avril, plusieurs responsables de droite se sont dits d'accord avec le «constat» de «délitement» dénoncé par des militaires signataires d'une tribune dans le magazine Valeurs actuelles, tout en prenant leurs distances avec la démarche.

«Je ne l'aurais peut-être pas écrite comme ça» mais «ce qui est écrit, c'est une réalité», a réagi la maire du VIIe arrondissement Rachida Dati sur franceinfo, alors que le chef d'état-major des Armées, le général François Lecointre, a annoncé le 27 avril qu'ils encouraient la radiation ou des sanctions disciplinaires.

Je suis d'accord sur le constat

Si cette tribune comporte «une phrase ambigüe», Rachida Dati a estimé que «le sujet, c'est qu'on règle ce délitement, qu'on s'empare des problèmes de la France, qu'on rétablisse de l'ordre, (...) la sécurité, qu'on réduise les inégalités.»

«Je suis d'accord sur le constat», a-t-elle affirmé, même si «les militaires ne sont pas dans leur rôle quand ils font de la politique».

«On peut juger la démarche déplacée pour ceux qui sont en service actif», a abondé le patron des sénateurs du parti Les Républicains (LR) Bruno Retailleau mais «je trouve indigne qu’on jette l'opprobre sur des soldats français pour tenter de cacher la réalité qu'ils décrivent : le risque de guerre civile dans certains quartiers islamisés», a-t-il ajouté sur Twitter.

La députée LR des Hauts-de-Seine Constance Le Grip estime qu'«on exagère, à dessein me semble-t-il, la dangerosité de la tribune», qu'elle «ne cautionne pas» car «elle comporte des phrases ambigües et maladroites». «Mais le constat lucide et grave qui y est fait est partagé par beaucoup : faisons face dans un cadre républicain !» a-t-elle affirmé sur CNews.

Interrogée pour sa part sur RTL, la présidente (Libres!, ex-LR) de la région Ile-de-France Valérie Pécresse s'est dite «viscéralement attachée à la neutralité des armées et au devoir de réserve des militaires d'active». 

«L'armée doit être neutre», a déclaré la présidente sortante et candidate à sa réélection, même si «sur le fond, évidemment on sent bien une crise d'autorité dans le pays. Mais pour moi l'autorité elle est républicaine par les urnes, pas militaire par la force».

Interrogé sur CNews, le maire de Béziers Robert Ménard a estimé que Marine Le Pen avait commis «une vraie maladresse» en invitant les militaires signataires à se «joindre à [son] action pour prendre part à la bataille qui s'ouvre».

«Il ne faut pas faire de politique politicienne là-dessus, (les militaires signataires) votent pour qui ils veulent», a-t-il déclaré. 

Stéphane Ravier, sénateur du Rassemblement national a dénoncé lui sur Twitter le passage des officiers devant un conseil militaire en critiquant l'exécutif : «Incapable de supporter la moindre critique, la Macronie panique et sombre dans l'autoritarisme.»

Le Premier ministre Jean Castex avait dénoncé «une récupération politique tout à fait inacceptable» de la part de Marine Le Pen.