L'essayiste Michel Onfray s'est exprimé à propos de deux controverses judiciaires, le jugement de l'affaire Sarah Halimi ainsi que celui des policiers brûlés à Viry-Châtillon, prononcés mi-avril. L'auteur de Décadence a estimé le 25 avril sur LCI que «la loi n’est pas respectée en France».
En ce qui concerne le meurtre en 2017 de Sarah Halimi, 65 ans, la Cour de cassation a confirmé le 14 avril l'impossibilité de juger le meurtrier, compte tenu de l'abolition de son discernement lors des faits imputable à sa consommation de stupéfiants.
«On a juste peur de gens qui ont décidé qu’ils ne respecteraient plus la loi. A qui on dit : vous le pouvez, vous êtes en banlieue, vous êtes musulmans, vous avez fumé des pétards, etc.», a commenté le créateur de la revue Front Populaire. «Ce n’est pas un fou, c’est quelqu’un dont on dit qu’il a eu une bouffée délirante consécutive à un pétard [...] Il y a juste un moment donné où cela s'appelle de l'antisémitisme et des moments où les bouffées délirantes font faire aux gens ce qu'ils ne feraient pas s'ils n'avaient pas l'aide, soit de l'alcool, soit du cannabis. Je ne pense pas que cela ait rendu ce garçon antisémite, je pense qu'il l'était déjà précédemment», a développé l'essayiste.
Si on faisait respecter la loi [...] les problèmes seraient réglés
Dans la seconde affaire, l'attaque de policiers à Viry-Châtillon en 2016, la cour d'assises des mineurs de Paris a déclaré le 18 avril cinq des 13 accusés coupables de tentative de meurtre sur des policiers. Trois d'entre eux, condamnés à 18 ans de réclusion, se sont pourvus en cassation.
Pour Michel Onfray, «il y en a qui prennent quand même dix-huit ans, et puis il y a des gens à qui on dit : [...] peut-être que vous fait partie de ceux qui auraient pu tuer, mais la preuve n'est pas faite, on n'est pas sûr que c'est vous, allez ! Vous pouvez rentrer chez vous, l'affaire est terminée pour vous». «On a un seul problème en France, c'est que la loi n'est pas respectée. [...] Il y a vraiment un problème. Si on faisait respecter la loi, si effectivement il y avait une crainte du gendarme, du policier, à ce moment-là, les problèmes seraient réglés», a-t-il ajouté.