Les commerces plaident le 22 avril pour une «réouverture impérative au plus tard le 10 mai», un mois «capital en termes d'activité» pour les 150 000 magasins fermés depuis le 3 avril.
Signée par 12 fédérations dont celles de la franchise, la bijouterie, l'ameublement, le prêt-à-porter féminin, la chaussure, le commerce de centre-ville ou des dirigeants d'enseignes, leur tribune publiée par Le Parisien demande au gouvernement d'«acter dès à présent» cette date pour «tous les points de vente, quelles que soient leur taille et leur localisation».
«Nous prenons [...] notre part à l'effort collectif de lutte contre la Covid mais cette situation de fermeture ne peut plus durer. Elle met gravement en péril nos entreprises et inquiète nos 800 000 collaborateurs», affirment les signataires, pointant aussi les conséquences pour tout l'écosystème (fournisseurs, franchisés, marques, bailleurs...) et les villes qui subissent une vacance commerciale.
«Après avoir perdu plus de 20% de chiffre d'affaires en moyenne en 2020, nous avons encore perdu plus de 30% d'activité depuis le début de l'année et chaque semaine de fermeture appauvrit et fragilise nos réseaux», écrivent-ils également.
Cela se traduit par «des problèmes importants de trésorerie, à un niveau de stock invendu croissant, l'annulation de nos investissements, la hausse de l'endettement de nos entreprises du fait des PGE [prêts garantis par l'Etat]… autant d'impacts qui aggravent le risque de suppression de magasins et d'emplois», détaillent les commerçants.
Selon Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, fédération représentante du commerce spécialisé, «les aides ont été mieux dimensionnées pour les petits commerçants, et c'est une bonne chose, mais on surestime la solidité des réseaux qui ont 200 ou 300 magasins : c'est en fait un ensemble de petites exploitations, et comme les aides ne peuvent pas compenser des périodes aussi longues de fermeture, il faut absolument rouvrir», a-t-il déclaré à l'AFP.
«On pense qu'il n'est pas nécessaire d'augmenter les jauges au-delà de ce qui a été décidé lors des dernières réouvertures, on se tient prêt pour rouvrir dans ces conditions», a déclaré pour sa part sur Europe 1 Jean-Marc-Bellaiche, président du groupe Printemps, qui accuse une baisse de 42% de son chiffre d'affaires.
Pour Emmanuel Le Roch, «mai est plus important que mars ou avril : il ne faut pas rouvrir trop tard, pour les acteurs du textile ou ceux qui dépendent des ventes générées par la Fête des mères».
Il a par ailleurs appelé le gouvernement, qui a «pris des engagements fermes sur l'indemnisation des charges fixes, des loyers et des stocks invendus, [à] verser rapidement des compensations à la hauteur des enjeux».