France

Gaspillage ? Le gouvernement investit 2,8 millions d'euros pour soigner sa réputation sur internet

Selon une information de La Lettre A, le gouvernement a accordé 2,8 millions d'euros à trois spécialistes des réseaux sociaux. Ceux-ci assureront une veille afin de mesurer le ressenti des internautes sur l'action de l'exécutif.

Le Service d’information du gouvernement (Sig), qui dépend du Premier ministre Jean Castex, a conclu un accord avec trois entreprises spécialisées dans les réseaux sociaux pour un appel d'offres à 2,8 millions d’euros, selon une information déterrée par La Lettre A le 15 avril.

Ce budget d'une année a pour but de faire du social listening (écoute sociale), écrit le Sig, ce qui consiste à fournir à l'exécutif un aperçu des réactions des internautes quant aux actions politiques menées. «L'accord cadre a pour objet la fourniture d'outils de social listening et de mesure d'impact sur les réseaux sociaux pour permettre au gouvernement de détecter, analyser et mesurer les préoccupations et attentes des internautes vis-à-vis de son action en particulier et de l'actualité en général. Il s'agit d'un marché passé sous le mandat de la Direction des Achats de l'Etat (DAE) pour les besoins de l'ensemble des ministères», stipule le document.

Les trois élus sont l'entreprise française Visibrain (1,7 million d'euros) avec pour mission «la mesure d’impact des contenus publics accessibles en ligne», les Irlandais de NewWhip (900 000 euros) et les Luxembourgeois de Talkwalker (220 000 euros).

Parmi les politiques à s'être offusqués, le député Debout La France Nicolas Dupont-Aignan : «Le gouvernement a lancé un appel d’offres pour "détecter, analyser et mesurer" les opinions politiques sur les réseaux sociaux… autrement dit pour surveiller les Français et les opposants ! Deux entreprises étrangères nous surveilleront… Contrôle numérique ?»

Le député Les Républicains Julien Aubert est lui aussi amer : «Mardi dernier [lors des] questions au gouvernement, Olivier Dussopt⁩ [ministre délégué chargé des Comptes publics] s’est moqué des trois millions d'euros de ⁦ma région Sud⁩-Provence-Alpes-Côte d'Azur pour aider les agriculteurs frappés par le gel». «Chacun ses priorités», déplore-t-il.

A un an de la présidentielle, le gouvernement semble en tout cas vouloir soigner sa popularité sur internet.