France

«On n’a pas été écoutés» : Jean Castex interpellé par un soignant dans un hôpital de Lyon

Un réanimateur de l'hôpital Edouard-Herriot a expliqué au Premier ministre que le personnel soignant estimait ne pas avoir été écouté sur les risques de troisième vague, et être «passé à côté d’une possibilité, peut-être, de freiner l’épidémie».

En déplacement le 10 avril 2021 dans le Rhône pour visiter le service de réanimation de l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon, le Premier ministre Jean Castex a fait face à un soignant qui voulait témoigner du sentiment d'«usure» de la profession confrontée aux différentes vagues de la pandémie, et d'une impression de manque d'écoute de la part du gouvernement, comme le montrent des images de BFMTV.

«Le fait que ce soit déjà la troisième fois, il y a un effet de répétition, avec une usure. Et comme ça a été annoncé de longue date, c'est vrai qu'il y a aussi un petit côté "on n'a pas été écoutés"», a expliqué un anesthésiste-réanimateur de l'établissement au chef de l'exécutif. Parlant au nom de «beaucoup de personnel», le médecin a poursuivi en évoquant «cette sensation qu'on est passés à côté d’une possibilité, peut-être, de freiner l’épidémie avant une troisième vague». Jean Castex lui a répondu que cette troisième vague «a lieu partout, vous le savez».

Le Rhône connaît actuellement un taux d'incidence de 546 pour 100 000 habitants selon les données de Santé publique France. Le taux d'occupation des services de réanimations des Hospices Civils de Lyon était de 95,3% le 9 avril. Vincent Piriou, chef de service à l'hôpital Lyon-Sud, a expliqué le 7 avril à l'AFP que les soignants sont confrontés à «une phase d'ascension de l'épidémie avec des lits de réanimation qui sont totalement saturés sur la ville et sur la région, ce qui est une nouvelle donne». Le même jour, l'Agence régionale de santé d'Auvergne-Rhône-Alpes a demandé à l'ensemble des établissements de santé publics et privés de la région de renoncer aux opérations non urgentes pour faire face à la troisième vague de malades du Covid-19.