France

«C'est scandaleux» : le réfectoire de la Pitié-Salpêtrière transformé en salle de réanimation

Des travaux sont en cours dans le self du personnel soignant de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris en vue de le transformer en salle de réanimation. Les médecins dénoncent ce choix alors que des hôpitaux continuent de fermer.

Pour faire face à l'épidémie de Covid-19 en Ile-de-France, le self du personnel soignant de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, va être transformé en salle de réanimation. Sur RT France, Christophe Prudhomme, porte-parole des Médecins urgentistes de France, y voit une nouvelle «opération médiatique de la direction de l'AP-HP» et de son directeur général, Martin Hirsch.

«C'est scandaleux car il existe des locaux disponibles», assure-t-il, citant l'hôpital Jean-Verdier de Bondy (Seine-Saint-Denis), disposant d'espaces «à moitié vides» qui peuvent être utilisés pour des activités de réanimation. «On ne veut pas accepter qu'on puisse rouvrir des lits dans ces hôpitaux qui sont en train de fermer parce qu'ils veulent poursuivre la fermeture de ces hôpitaux», accuse le médecin.

A travers la consultation de plusieurs témoins directs et d'un mail envoyé par la direction des achats, du développement durable et de la logistique aux employés, 20 minutes a pu confirmer la fermeture provisoire du lieu de restauration dans cet hôpital parisien.

Le 2 avril au matin, le syndicat USAP-CGT retweetait pour sa part des images des travaux. «Transformation du self de la Salpêtrière en endroit qui pourra accueillir 40 lits de réanimation… Martin Hirsch, l’Hôtel-Dieu est dispo pour ouvrir des lits ! On marche sur la tête à l’AP-HP !!!», a écrit le syndicat en accompagnement des images.

Asdine Aissiou, secrétaire général CGT hôpital Pitié-Salpêtrière, cité par 20 minutes, assure avoir «interpellé Martin Hirsch [le directeur de l’AP-HP] pour lui demander de ne pas supprimer l’espace du personnel et d’utiliser l’Hôtel-Dieu qui est adapté pour ça». «Là, [l’AP-HP] va juste créer des lits éphémères, qui ne vont pas durer, dans un réfectoire du personnel, alors que nous réclamons des lits à long terme», a-t-il déploré.