France

Tri des patients en Ile-de-France : la fédération hospitalière désavoue une tribune de médecins

Alors que la France connaît une nouvelle vague épidémique, une tribune de médecins franciliens annonçant un «tri des patients» à l'hôpital a suscité un désaveu de la Fédération hospitalière de France, qui l'estime alarmiste.

Ils disent ressentir les conséquences de cette tribune sur «les familles des patients admis à l'hôpital». La Fédération hospitalière Française (FHF) – une association qui rassemble et représente les établissements publics de santé – s'est fendue d'un communiqué le 29 mars pour répondre à une tribune publiée deux jours plus tôt dans le JDD et co-signée par 41 «médecins réanimateurs et urgentistes». 

«Dans les quinze prochains jours [...] nous savons d'ores et déjà que nos capacités de prise en charge seront dépassées au terme de cette période», expliquait le texte qui annonçait, dans un «but d'information et d'alerte légitime», un tri des patients «afin de sauver le plus de vies possibles».

Une tribune «qui n'est utile ni pour les soignants ni pour les patients», juge la FHF

«Ce tri se fera avec l'objectif permanent de garantir la disponibilité des ressources en soins critiques de manière collective, équitable, et homogène sur l'ensemble de notre territoire», pouvait-on encore y lire. Mais ce ton, jugé alarmiste, n'a pas été du goût de la FHF : le président de la FHF Ile-de-France, Serge Blisko «regrette cette tribune qui affole et n'est utile ni pour les soignants ni pour les patients». Enfin, le court communiqué conclut que les établissements «feront leur possible pour répartir l'effort de manière équitable et faire en sorte de prendre en charge au mieux les patients qui se présentent à l'hôpital».

Le tri des malades dans les hôpitaux du fait de l'augmentation des cas de Covid-19 est une «ligne rouge absolue», a par ailleurs estimé ce 30 mars estimé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, assurant que le gouvernement veut éviter une telle extrémité. «Nous sommes tous touchés, bouleversés par ce que nous voyons comme témoignages de soignants, de médecins, devant les difficultés qui sont les leurs, devant l'augmentation du nombre de cas en réanimation [...] et nous voulons tout faire pour que leur situation puisse être la plus tenable possible. Il y a une ligne rouge absolue, c'est le tri des malades»", a-t-il affirmé sur la radio RCJ.

Il y avait le 29 mars 2 974 malades en réanimation selon Santé publique France soit plus qu'au pic précédent de la deuxième vague épidémique de novembre 2020. La progression rapide de l'épidémie, notamment en Ile-de-France suscite des inquiétudes. En outre, 7 742 466 personnes avaient reçu au moins une dose de vaccin le même jour.