C'est désormais officiel : l'ENA va disparaître. Selon l'AFP, Emmanuel Macron a annoncé ce 8 avril que la prestigieuse Ecole nationale d'administration allait être supprimée et remplacée par un «Institut du Service public» (ISP), qui devra «sélectionner des profils moins déterminés socialement».
Cette réforme avait été promise par le chef d'Etat face à la mobilisation des Gilets jaunes en 2019.
«L'ISP formera tous les élèves administrateurs de l'Etat et intégrera un tronc commun à 13 écoles de service public», ce qui constitue «une révolution profonde en termes de recrutement» dans la fonction publique, a précisé le chef de l'Etat devant 600 hauts fonctionnaires réunis en visioconférence, dans un discours transmis par la présidence.
En outre, les diplômés de l'ISP devront passer plusieurs années dans des fonctions opérationnelles sur le terrain avant de pouvoir accéder aux postes de direction au sein de l'administration.
Un «populisme qui jette en pâture la haute fonction publique» ?
Le 25 avril 2019, Emmanuel Macron avait annoncé la suppression de l'ENA et la fin des grands corps (Conseil d'Etat, Cour des comptes, Inspection des finances, Mines, Ponts etc.) – l'école étant décriée par certains comme un symbole d'un entre-soi du pouvoir, ce qui alimenterait ressentiments et soupçons.
Après la confirmation présidentielle ce 8 avril du remplacement de l'ENA, le président de l'association des anciens élèves de cette école, Daniel Keller, a dénoncé sur BFMTV «une réaction panique en vue des élections qui approchent» ainsi qu'un «populisme qui jette en pâture la haute fonction publique».