France

Un député bloqué et d’autres verbalisés pour avoir participé à un rassemblement pro-climat

Un député insoumis a été momentanément empêché de regagner le Palais Bourbon. D'autres, y compris de la majorité, ont été verbalisés pour avoir rejoint de jeunes militants pour le climat réunis aux abords de l'Assemblée.

Des députés de La France insoumise (LFI) et de la majorité présidentielle ont été sanctionnés pour avoir voulu rejoindre un mouvement en faveur du climat à proximité du Palais Bourbon, le 7 avril. Un député LFI, Loïc Prud'homme, a pour sa part été momentanément empêché de regagner l'Assemblée nationale.

«Les policiers m'empêchent d'entrer dans l'Assemblée nationale ! Ma faute ? Avoir soutenu des jeunes qui se mobilisent pour le climat, à deux pas de l'Assemblée. C'est une honte, monsieur le préfet Didier Lallement !», a écrit Loïc Prud'homme (LFI) sur Twitter, vidéo à l'appui.

«Vous ne pouvez entraver mes déplacements, je suis un élu de la République», a-t-il notamment lancé aux forces de l'ordre.

Loïc Prud'homme a expliqué à l'AFP avoir rejoint, avec une poignée d'autres députés de divers bords, ce petit rassemblement déclaré, qui se tient tous les jours pendant l'examen du projet de loi Climat. Alors qu'il voulait rejoindre l'hémicycle, il a été retenu le temps que son identité soit vérifiée – il avait son badge de parlementaire sur lui, mais pas la pièce d'identité demandée par les policiers.

«On en est arrivé là. Fanatisée par des syndicats factieux, cette police-là n'a aucun respect pour la fonction parlementaire ni connaissance des limites d'intervention face à un député», a réagi sur le même réseau social le chef de file LFI Jean-Luc Mélenchon.

«Le zèle de ces policiers n’est pas un abus contre un député, c’est une agression contre notre Constitution», a abondé David Cormand, eurodéputé Europe Ecologie Les Verts (EELV).

En outre, l'identité de la demi-douzaine de députés présents a été relevée en vue d'une amende, selon l'AFP. «Avec mes collègues et quelques jeunes, nous venons d’être verbalisés pour être allés (comme la semaine dernière) échanger avec eux du projet de loi climat. Coût de ce débat démocratique : 135 euros ?», a commenté le parlementaire Agir (centre-droit, allié de la majorité) Dimitri Houbron.

«Nous avons veillé à rester en petits groupes de moins de six personnes. Nous avons interrogé le ministère de l'Intérieur», à la suite de cet épisode, a déclaré auprès de l'AFP son collègue du même groupe Jean-Charles Larsonneur.