«Ecouter», plutôt que «se taire», avant «de prendre la parole» : Audrey Pulvar a rectifié le tir ce 30 mars après des propos sur les réunions non-mixtes qui lui ont valu de nombreuses attaques.
La candidate investie par le PS aux régionales en Ile-de-France, avec le soutien de la maire de Paris Anne Hidalgo dont elle est adjointe, avait estimé le 27 mars, à propos des réunions «non-mixtes» pour les personnes s'estimant victimes de racisme, qu'une personne blanche ne devait pas en être exclue mais qu'on «peut lui demander de se taire».
«J'ai évoqué la possibilité que d'autres militants ou citoyens qui ne sont pas victimes de racisme y participent, sans difficulté, mais à condition [...] d'être d'abord dans une écoute bienveillante de la parole des personnes discriminées», écrit Audrey Pulvar mardi dans une tribune publiée dans Le Monde.
«J'ai utilisé le verbe "se taire", parce que c'est généralement ce que l'on fait, quand on veut réellement écouter l'autre, avant ensuite de prendre la parole», affirme encore la candidate, selon laquelle «d'aucuns y ont vu une forme de sommation au silence. À tort.»
Jamais je n'ai dit vouloir réduire au silence une partie de la population
«À celles et ceux que ma formulation a pu heurter, en leur donnant la sensation que je voulais d'emblée les exclure, je veux dire ici que tels n'étaient ni mon propos, ni mon intention», plaide l'adjointe à l'alimentation durable à la mairie de Paris.
«Jamais je n'ai dit vouloir réduire au silence une partie de la population, pour quelque motif que ce soit, et encore moins pour sa couleur de peau. Jamais je n'ai prononcé, ni conçu les mots "les blancs doivent se taire"», martèle l'ancienne journaliste, d'origine martiniquaise.
Audrey Pulvar réagissait aux propos de la présidente de l'Unef, Mélanie Luce, qui avait évoqué l'organisation de réunions «non-mixtes» pour «permettre aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu'elles subissent».
Si «ces groupes n'avaient pas ma préférence», indique Audrey Pulvar, «je peux concevoir, entendre, la nécessité pour des personnes discriminées [...] de se retrouver "entre elles", pour échanger, se rasséréner, trouver ensemble les moyens de se protéger d'autres exactions».